Agriculture biologique et circuits courts : vers un autre modèle agricole

AMAP (c) YH

L’après-midi du déplacement du 9 mars a été consacré à la rencontre d’exploitants agricoles dont les productions sont issues de l’agriculture biologique puis expédiées dans des circuits courts.

François COUEFFE a reçu Corinne BOUCHOUX et Christophe DOUGE sur son exploitation à Drain. Ce producteur de viande bovine et de blé noir qu’il transforme en farine sur place commercialise 75% de sa production en vente directe via la fourniture de 4 AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne).

Didier BROUARD producteur de volaille, mouton et porc en vente directe (3 AMAP), produit sur place la quasi-totalité de l’alimentation animale.

Jean-Marc BUREAU producteur de viande bovine et de plantes médicinales représentait le Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural (CIVAM) du Maine et Loire.

Les circuits courts : intérêt économique, social et environnemental

Le triple intérêt des circuits courts a été relevé à plusieurs reprises. Non seulement ils permettent  de restaurer un lien social entre les consommateurs et les producteurs mais ils favorisent également le développement d’une exploitation viable économiquement en faisant des économies sur toute la chaîne de production (transport, surpression d’intermédiaire) qui engendre une augmentation des marges, et un paiement immédiat pour le producteur. Enfin la distribution locale de la production permet une relocalisation de l’économie et de limiter les émissions de carbone.

A titre d’exemple. Les AMAP locales se composent d’une cinquantaine de familles qui soutiennent économiquement 6 exploitations agricoles.

Un difficile accès aux terres agricoles

La question de la transmission et la difficulté d’accéder aux terres agricoles a été évoquée. Cette difficulté se fait d’autant plus sentir pour les jeunes exploitants qui souhaitent installer leur première exploitation agricole. La pression foncière, l’opacité qui peut régner sur certaines transactions et le manque de publicité ne rend pas la tâche évidente.

Ce constat n’aide pas à  favoriser la diversité des exploitations et encore moins à remettre en cause le système productiviste vers lequel l’agriculture française s’est engagée depuis plus de 50 ans. La solution pourrait venir de la collectivité qui instaurerait un cadre précis et qui, au nom de l’intérêt général, aurait un droit de regard sur ces transactions foncières et pourrait ainsi favoriser une plus grande diversité des formes d’exploitation.

 

Une réforme de la PAC manquée

Les participant-e-s ont enfin abordé les promesses et le peu d’avancées environnementales que représente la nouvelle politique agricole commune qui sera effective en 2013.

La répartition des aides s’avère déjà inéquitable puisqu’elles restent indexées au nombre d’hectare, ne favorisant pas les petites exploitations et l’emploi. L’éco-conditionnalité des aides qui engagerait l’agriculture vers un modèle plus respectueux de l’environnement ainsi qu’une gestion régionale des aides PAC afin d’affecter les fonds vers les politiques souhaitées n’ont été que peut prises en compte.

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