La mobilité : un droit adapté et accessible à tous
Pendant le mandat précédent la politique de mobilité de Lille Métropole s’est appuyée sur des investissements publics importants : doublement du métro, augmentation du parc de bus, rénovation du tramway, déploiement du V’Lille et de l’Autopartage...
Depuis, la crise économique s’est ajoutée à la crise écologique et l’argent public est rare. Pourtant le risque de relégation sociale et spatiale de certains habitants rend plus que jamais nécessaire la poursuite d’une politique écologique de mobilité. Réduire la dépendance à l’automobile, c’est réaffirmer notre solidarité avec les ménages les plus en difficulté.
Au cours du dernier mandat, les élus de la communauté ont voté le Plan de Déplacements Urbains (PDU) qui affiche des objectifs ambitieux en matière de mobilité d’ici 2020 :
- réduire à 35% la part de la voiture,
- augmenter jusqu’à 20% celle des transports en commun,
- augmenter à 35% celle de la marche et 10% celle du vélo.
Nous faisons nôtres ces objectifs pour la prochaine mandature. Pour réussir il faut changer de logique et faire mieux avec moins. Nous optimiserons les infrastructures de transports existantes et nous abandonnerons les projets routiers inutiles : Contournement Sud Est de Lille, nouveaux échangeurs de Templemars et d’Armentières, réalisation de la rocade LINO (Lille Nord Ouest).
Un Plan de réhabilitation écologique des infrastructures routières de la métropole lilloise.
Un partage plus équilibré est un moyen efficace de favoriser la diminution du trafic automobile. Mais le discours sur le caractère autorégulant des embouteillages trouve ses limites auprès d’une partie de la population de la périphérie. Pour ces habitants, aucune alternative valable de transport ne sera proposée à moyen terme et ils resteront dépendants de l’automobile. Les écologistes ne peuvent pas ignorer cette demande sociale.
Sans perdre l’objectif du PDU de diminution du trafic automobile, nous proposons de rendre la circulation générale plus fluide et plus sûre grâce à une réhabilitation écologique et une optimisation de l’usage des voies structurantes. Grâce au rééquilibrage de l’espace public au profit de nouvelles voies bus, taxis ou réservées au co-voiturage, nous assurerons le déplacement d’autant de personnes mais avec moins de voitures, y compris sur le réseau autoroutier.
En partenariat avec les services de l’Etat, des mesures permettant une optimisation de l’usage des routes existantes seront aussi mises en œuvre. Régulation de la vitesse et contrôle des accès aux axes majeurs de l’agglomération sont une alternative à la
construction d’infrastructures nouvelles. Nous expérimenterons l’utilisation d’une voie dédiée aux transports collectifs sur les autoroutes A1 et A25 à proximité de Lille.
Une démarche «Bureau des temps» complétera cette approche globale et optimisera les déplacements à destination des principaux pôles générateurs de trafic de la métropole. Le pilotage par un-e seul-e et même vice-président-e Mobilité en charge à la fois des voiries et du réseau des transports urbains permettra de garantir la cohérence de notre politique de Mobilité métropolitaine.
Un réseau évolutif de tram urbain en attendant le tram-train.
La délibération-cadre Transports de 2010 fixe le plan de déploiement du transport collectif dans la métropole jusqu’en 2020. Tout en prenant acte de son report pour des raisons économiques, nous maintenons notre objectif de réaliser deux lignes de tram-train.
Un réseau de tram-fer demeure cependant une nécessité pour compléter l’offre de transports alternatifs à la voiture. C’est pourquoi, à titre transitoire et prenant appui sur les études de tracé déjà réalisées, deux lignes de tramway urbain seront aménagées dans les secteurs les plus denses de l’agglomération à Loos, à Lille et à la Madeleine.Moins coûteux que le tram-train, le matériel roulant pourra ensuite être recyclés dans d’autres parties de la Métropole. Sur le reste du linéaire du futur tram-train de nouvelles lignes de bus à haut niveau de service seront réalisées, notamment à Wattignies et Templemars.
Le renforcement du réseau de bus pour mieux desservir la Métropole.
Transport du quotidien pour des milliers de métropolitains, le développement de la qualité du service bus doit se poursuivre avec des fréquences augmentées et des trajets plus rapides. Nous proposons de renforcer encore la performance du réseau de bus, par la création de nouveaux couloirs en sites propres et le développement de la priorité aux feux dans les carrefours.
Une tarification solidaire et progressive des transports publics.
Lille Métropole, sans compétence sociale propre, dépense chaque année 12 millions d’euros pour garantir le droit à la mobilité des ménages les plus modestes. Grâce aux possibilités
offertes par la nouvelle billettique, ce mandat a vu la mise en place de mesures favorables aux usagers : ticket ZAP étendu aux bus, fin de restrictions horaires pour certains titres.
Nous mettrons en place une tarification progressive socialement juste et économiquement équitable basée sur le quotient familial et les revenus des usagers.
Une politique du stationnement cohérente à l’échelle communautaire.
Pas de politique de mobilité sans politique de stationnement : il est un levier important pour contenir l’usage de la voiture. La mise en œuvre de la récente loi de dépénalisation et de décentralisation donne désormais la possibilité aux communes de pouvoir adapter les sanctions au contexte local et ainsi d’améliorer l’efficacité de la réglementation du stationnement sur voirie. La mise en œuvre d’une politique du stationnement cohérente
avec les objectifs du Plan de Déplacement Urbain nécessite désormais une gouvernance communautaire.
De nouvelles aires piétonnes, des zones de rencontre et des zones 30 plus sûres et vivantes.
La modération des vitesses dans les quartiers favorise un usage plus raisonné de la voiture et améliore la sécurité des piétons et des cyclistes.
Nous privilégierons la mise en zone 30 de vastes périmètres grâce à des dispositifs simples et sobres en investissement public. Cette approche facilitera aussi la modification des plans de circulation des années 1970 pour réduire le trafic de transit au cœur des quartiers. L’espace public y sera évolutif, multifonctionnel et, sur le modèle de nos voisins de l’Europe du Nord, il permettra aux habitants de s’impliquer dans leur rue
grâce à des «appropriations vertueuses».
La création ou l’extension des aires piétonnes sera encouragées afin de renforcer la centralité et l’attractivité des villes.
Faire des véloroutes et voies vertes le réseau structurant cyclable de la Métropole
Grâce à un partage plus équilibré de l’espace public mis en œuvre dans le cadre du plan Vélo communautaire et grâce au succès du V’Lille, le vélo apparaît comme un moyen de déplace-
ment pertinent à un nombre de plus en plus important d’habitants. Le Plan vélo doit être poursuivi et intensifié.
L’usage de la bicyclette est cependant moins perceptible dans la périphérie
de la métropole où les cyclistes utilitaires sont confrontés à un environnement plus hostile. Le vélo est économique et accessible au plus grand nombre. Le favoriser dans les zones moins denses, c’est aussi lutter contre la ségrégation territoriale et sociale
d’une partie des habitants. S’appuyant sur les expériences des métropoles européennes avec les politiques cyclables les plus en pointe, à l’horizon 2020, Lille Métropole sera dotée d’un double réseau cyclable et d’un réseau secondaire à l’échelle des déplacements des quartiers.
Ainsi, nous créerons des itinéraires sécurisés permettant aux cyclistes de s’affranchir des nombreuses coupures entre les cœurs urbains et la périphérie. Un plan de résorption des principaux points noirs pour les cyclistes sera mené en contractualisation avec le Conseil Général du Nord. Ce réseau s’appuiera entre autres sur le réseau de voies vertes. Nous développerons et améliorerons ce réseau pour le rendre plus praticable et attractif au
quotidien tant pour les cyclistes, les piétons que les personnes à mobilité réduite. Ces voies vertes seront compatibles avec les objectifs de préservation de la biodiversité de la Trame Verte et Bleue. Une signalétique spécifique sera mise en place à l’échelle du territoire.
Durant le mandat, pour parvenir aux objectifs de part modale du plan de déplacement métropolitain, la Métropole Lilloise consacrera 50 millions d’euros pour l’ensemble de sa politique cyclable.