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Les richesses de la forêt

du lac st point à malpas Catherine Bessouiket

Avec 2 080 hectares la forêt communale couvre un peu plus de la moitié de la superficie de la commune de Pontarlier (4 135 hectares).  La forêt communale représente la moitié de ce boisement avec  1 050 hectares.  C’est dire l’importance de cette ressource pour Pontarlier (1).

L’usage principal qui est fait de la forêt communale actuellement est l’exploitation forestière, confiée à l’ONF. L’impact sur le budget de la ville varie selon les fluctuations des ventes de bois. Pour 2012, l’excédent dégagé est de l’ordre de 90 000 €, soit une somme très faible au regard des 33 800 000 € de recettes du budget principal de la ville. L’intérêt de cette exploitation n’est donc pas tant d’en tirer un profit que d’entretenir le patrimoine  forestier en assurant son renouvellement régulier.  Les travaux de bûcheronnage sont censés respecter le Règlement national des travaux et services forestiers (RNTSF) qui imposent de nombreuses règles de préservation du milieu et de la ressource pendant les travaux. Or la rétribution trop faible des exploitants ne permet pas actuellement un respect rigoureux de ces règles. Par exemple, il est préférable que les travaux se fassent pendant les périodes les plus sèches afin de préserver la qualité des sols. Or les exploitants sont souvent amenés à opérer pendant les périodes humides afin de garantir l’amortissement de leur matériel lourd. À titre de comparaison, les rétributions des forestiers sont deux fois plus élevées en Suisse. Il y aura donc lieu de réfléchir aux moyens de garantir des conditions d’intervention parfaitement responsables du point de vue environnemental dans le cadre des exploitations forestières.

Mais la première fonction de la forêt tient à sa place dans la biodiversité et notamment à son rôle dans le cycle du carbone. Les forêts sont  en effet d’importants « puits de carbone », réduisant de ce fait l’effet de serre responsable du réchauffement climatique. La meilleure utilisation qui peut être faite du bois prélevé est le « bois d’œuvre » pour la construction ou l’ameublement. Ainsi le carbone y reste captif. Il convient donc d’encourager l’utilisation du bois des forêts locales dans la construction. La création de nouveaux quartiers, les opérations de rénovation urbaine liées à la transition énergétique doivent être l’occasion de développer cet usage.

Concernant les déchets, les plus fins (section inférieure à 7 cm) doivent être laissés sur place afin de préserver la biodiversité. Les déchets restants fourniront la matière à une production énergétique complémentaire des autres énergies renouvelables à développer, toujours dans le cadre de la transition énergétique.

La forêt a aussi d’autres fonctionnalités. Elle est un lieu de détente, de loisirs et de sport. Les activités sportives peuvent y être développées dans les endroits où elles ne mettent pas en cause l’intégrité du milieu. La concertation avec les clubs sportifs ( VTT, trail, ski de fond et de randonnée) doit permettre de développer intelligemment ces activités.

Enfin, l’extraordinaire richesse de la faune et de la flore de nos montagnes peut donner lieu à de multiples activités d’éducation auprès des écoliers notamment. Des équipements ont été créés (arboretum, parc majestueux, sentier de découverte, …) dont l’utilisation n’est pas optimisée voire  abandonnée. Les enseignants seront sollicités, ainsi que les associations concernées par ces sujets, pour leur redonner vie, et le cas échéant en créer d’autres.

Cette richesse peut aussi permettre de développer un tourisme « intelligent ». Huit Zones naturelles d’intérêt écologique floristique et faunistique (ZNIEFF) concernent notre commune. Des activités de découverte et d’étude du milieu naturel peuvent être proposées dans le cadre de séjours, notamment pour des publics retraités passionnés par « l’histoire naturelle ». Ceci peut permettre de rentabiliser des équipements hôteliers en dehors des saisons touristiques traditionnelles.

Bien évidemment toutes ces activités doivent être soumises à un strict règlement de préservation et de respect des milieux naturels. Les sites les plus fragiles en seront exclus et, à ce titre, nous demanderons le classement en réserve intégrale du Buclet.

 (1)    Ressource connue depuis longtemps, puisque Guillaume le Breton, biographe de Philippe II, dit Philippe Auguste ( 1165 – 1223) indique que dans l’entourage du roi pendant la préparation de la bataille de Bouvines (1214) le seigneur le plus actif était  le duc Eudes de Bourgogne qui tenait sa renommée de l’étendue de son territoire dont « les habitants de Pontarlier enrichis par une grand quantité de sapins ». (Histoire de Philippe-Auguste, par M. Capefigue, Dufey, Libraire, Paris 1829,  Vol.3, p.246)

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