Lettre à Manuel Valls
Paris, le 13 mars 2014
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
L'agglomération parisienne subit depuis 6 jours un épisode de pollution de l'air aux particules et dioxyde d'azote. À cinq reprises, le seuil d'information de la procédure d'alerte a été atteint (quatre fois pour les particules, une fois pour le dioxyde d'azote)
Hier, mardi 11 mars, c'est le seuil d'alerte pour les particules qui a été atteint et les prévisions d'AirParif indiquent une aggravation de cette situation dans les deux jours qui viennent.
La pollution de l'air est un enjeu majeur de santé publique : une récente étude APHEKOM lui attribue une amputation de 6 mois d'espérance de vie en moyenne à Paris, 15% des cas d'asthme et des maladies cardio-vasculaires.
L'origine de la pollution de l'air en Ile de France est très largement liée au trafic routier de l'agglomération. Il revient au Préfet de Police en application du décret du 21 octobre 2010 et de l'arrêté interpréfectoral du 27 octobre 2011 de mettre en œuvre dans ces circonstances les mesures de protection de la population prévues par ces textes.
Au regard de la sévérité de l'épisode de pollution que nous traversons, j'ai demandé au Préfet de Police de bien vouloir me recevoir afin d'examiner avec lui les conditions d'application de mesures d'urgence telles que le contournement de l'agglomération pour les poids lourds en transit, la mise en œuvre de la circulation alternée et naturellement la gratuité des transports publics.
Se retranchant, hélas, derrière son devoir de réserve le préfet n'a pas souhaité me rencontrer.
Je m'adresse donc à vous, Monsieur le Ministre de l’Intérieur. Je suis en effet particulièrement préoccupé et soucieux de savoir si, alors que le seuil d'alerte a été dépassé hier, et qu'Airparif prévoit deux jours supplémentaires au dessus de ce seuil, le Préfet sera bien en capacité de déclencher ces mesures. La santé des Parisiennes et des Parisiens doit passer outre ce devoir de réserve !
En décembre dernier, à l'occasion d'un épisode comparable, le Préfet avait certes engagé le contournement de l'agglomération par les camions en transit, mais faute de moyens seuls 115 ont été détournés !
Monsieur le Ministre, les Parisiennes et les Parisiens et, au delà, l'ensemble des Franciliennes et Franciliens attendent des autorités qu'elles mettent en œuvre de mesures opérationnelles dès lors que de tels dépassements de seuils sont prévus afin justement qu'ils ne se produisent pas. Ce sont des mesures de simple prévention auxquelles les autorités ne devraient en aucun cas déroger.
Je vous saurai gré, Monsieur le Ministre de veiller à ce que les dispositifs prévus puissent être mis en œuvre
efficacement. C’est une urgente question de santé publique !
En espérant que vous serez sensible à l’urgence sanitaire que représente cette situation intolérable dans la capitale de notre pays.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma haute considération.
Christophe Najdovski, candidat Europe Ecologie Les Verts aux élections municipales des 23 et 30 mars 2014 à Paris
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