L’Unesco valide la position des écologistes contre les tours parisiennes
Il y a quelques semaines, les médias avaient souligné lors du 40e anniversaire de la tour Montparnasse à quel point ce monument est mal-aimé des Parisiens. Cette balafre est un sinistre vestige des gestes anti-écologiques réalisés au 20e siècle, au même titre que la transformation des berges de Seine en autoroute urbaine sous Pompidou.
Cette semaine c'est l'Unesco qui a apporté son écot, défendant Paris comme "l'une des rares villes horizontales préservées" en notant qu'avec une formule restreinte à six étages, la ville s'est historiquement établie comme une capitale internationale particulièrement dense.
L'UNESCO a rappelé des constats martelés par les écologistes depuis plusieurs années :
- L'idée de densifier en hauteur est une fausse idée car une tour a besoin de beaucoup de services, de parkings, et donc d'emprise au sol. La forme urbaine la plus dense est ainsi de type haussmannien : exactement 300 hab/ha, à comparer aux 100 hab/ha dans un quartier de tours.
- Une tour est un gouffre énergétique notamment par l'utilisation démultipliée des ascenseurs et par l'eau qu'on pompe. Lors de sa construction, une tour utilise aussi des matériaux à forte résistance, acier et béton principalement, qui nécessitent une "énergie grise" au bilan carbone extrêmement élevé.
Aujourd'hui, les tours les plus "économes" permettent d’atteindre 130 kw/m²/an, bien loin des objectifs du Plan Climat de Paris fixant la norme à 50 kw/m²/an!
- Financièrement, des surcoûts de l'ordre de 30% condamnent les tours à une vocation de bureaux ou de logements de luxe... incompatible avec un projet progressiste de loger prioritairement les classes moyennes et modestes.
Aujourd'hui, réjouissons-nous: les projets écologistes gagnent du terrain dans le débat public sur l'urbanisme: reconquête des berges de Seine, de la place de la République, projet de transformation du périphérique en boulevard urbain, promotion du tram et du vélo, notamment.
L'écologie s'impose presque partout... sauf sur les tours. Les élu/es socialistes s'enlisent année après année dans des projets dénoncés par les Parisien/nes lors de multiples sondages et renforcés aujourd'hui par l'opposition résolue de collectifs associatifs remarquablement mobilisés.
La modernité aujourd’hui, c’est bel et bien de construire de façon compacte et écologique. Exactement le contraire d’un urbanisme de barres et de tours.
Christophe Najdovski reviendra sur ses propositions en matière de logement et d'urbanisme durable lors de son point presse du mercredi 9 octobre, au siège d’EELV.
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