Hommage à René Dumont : la coulée verte du 12ème portera son nom
Lundi soir s'est tenu le Conseil du 12ème arrondissement, où j’ai eu beaucoup de plaisir à présenter, en tant que conseiller d'arrondissement délégué aux jardins partagés, une délibération particulièrement chère à mes yeux.
Celle-ci prévoit qu'en hommage à la mémoire de René Dumont, son nom soit attribué à la promenade plantée de 4,5 km de long, qui va de la Bastille au bois de Vincennes (voir le plan ci-dessous). La Commission de dénomination des voies, places, espaces verts et équipements publics municipaux, a finalement donné un avis favorable à cette proposition.
René Dumont est né à Cambrai dans le Nord en 1904, d’un père professeur en agriculture. Pour paraphaser Simone de Beauvoir, René Dumont n’est pas né écologiste. Il l’est devenu ; tout comme il est devenu anticolonialiste après avoir commencé sa carrière d’ingénieur agronome au Vietnam.
Très tôt, il a été l’un des premiers à dénoncer les dégâts issus de l’agriculture productiviste, et également l’un des premiers à expliquer les conséquences de ce qui ne s’appelait pas encore la mondialisation : l’explosion démographique, productivisme, pollution, bidonvilles, fossé grandissant entre pays du Sud et pays du Nord.
Il fut expert aux Nations Unies et à la FAO, et a écrit une trentaine d’ouvrages consacrés au développement.
Il fut aussi le 1er candidat écologiste à l’élection présidentielle en France, en 1974.
Même si son score fut très modeste - 1,32 % des suffrages exprimés - il sut utiliser les médias et en particulier la télévision pour faire connaître la pensée écologiste en politique.
Tout le monde a vu cette célèbre séquence télévisée où il apparaît avec une pomme et un verre d’eau, pour alerter sur la raréfaction des ressources et leur mise en péril par un mode de développement non maîtrisé.
Sa candidature a ouvert le chemin à l’écologie politique pour toute une génération qui a pris conscience des limites des ressources naturelles planétaires.
Même si je n’ai pas connu René Dumont personnellement, il m’est arrivé de le rencontrer, en particulier au Bois de Vincennes, où il allait remplir ses bidons d’eau à la fontaine située en bordure de la commune de Fontenay-sous-Bois, où il habitait.
Cette délibération a été voté à l'unanimité par la gauche. La droite, elle, a préféré s'abstenir.
« Une croissance indéfinie est impossible, nous n’avons qu’une seule Terre, mais une civilisation du bonheur est possible. Les solutions existent, mais l’opinion les ignore car les structures actuelles et les détenteurs du pouvoir économique et politique s’y opposent ».
Laisser un commentaire