30km/h à Paris : pour une ville apaisée, mieux partagée et plus sûre
Dans une tribune publiée dans le journal Libération de lundi 13 mai, Anne Faure, présidente de Rue de l’Avenir, Geneviève Laferrère, présidente de la FUB, et Jean Sivardière, président de la Fnaut, font un plaidoyer pour la ville à 30km/h.
« La rue n’est pas seulement un espace de circulation mais aussi un espace de vie ». Partant de ce principe, il s’agit d’inverser ce qui constitue aujourd’hui la règle, une vitesse à 50 km/h, et l’exception, une vitesse à 30 km/h.
Cette proposition je l’avais faite dès 2006 lors de l’élaboration du Plan de Déplacements de Paris : généraliser la vitesse à 30km/h sur les axes secondaires et ne maintenir la vitesse à 50 km/h que sur les axes du réseau principal de voirie. A l’époque, cet amendement avait été repoussé par le maire de Paris et les élu-e-s socialistes.
Pourtant, la généralisation de la ville à 30 km/h présente beaucoup d’avantages.
Elle permet de réduire le bruit d’environ 3 dB par rapport à une vitesse de 50 km/h, de réduire l’accidentologie et la gravité des accidents, et favorise le développement du vélo sans aménagements spécifiques, ainsi que les déplacements à pied. L’application de cette mesure dans d’autres villes montre également que cette pratique ralentit l’ensemble des rythmes de la ville et par la même le stress généré par la vitesse. Elle est donc un élément de qualité de vie, et ce n’est pas un hasard si les populations de ces villes plébiscitent à 80 % cette limitation à 30km/h.
Il s’agit donc bien aujourd’hui de redéfinir l’usage de l’espace public et de nos déplacements au service de nos concitoyen-nes et de rendre simple et agile l’interconnexion entre les différents modes de déplacements.
Accompagnée d’autres mesures, comme le développement des transports publics, la réalisation d’un véritable réseau de pistes cyclables, la création de zones de rencontre à priorité piétonne où la vitesse est limitée à 20 km/h et la création de nouvelles voies piétonnes, la généralisation de la vitesse à Paris à 30 km/h dessine les contours d’une ville apaisée, mieux partagée et plus sûre, bref une ville du vivre mieux.
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