Accueil 12ème arrondissement Accueil des gens du voyage : un projet de liberté, d’égalité et de fraternité

Accueil des gens du voyage : un projet de liberté, d’égalité et de fraternité

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Je suis intervenu cet après-midi au Conseil de Paris sur une délibération qui permettra, enfin, d'accueillir dignement les gens du voyage sur le territoire parisien.

13 ans après le vote de la loi du 5 juillet 2000 portée par le Ministre Louis BESSON, relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, 9 ans après le vote du schéma départemental de la Ville de Paris d’accueil des gens du voyage, cette délibération vient enfin concrétiser l’engagement de la collectivité parisienne à reconnaître de plein droit les gens du voyage dans leurs différences, et principalement le droit de ne pas se sédentariser. 

Et pourtant, que de chausse-trappes, que de bâtons mis dans les roues, à commencer par un pouvoir national de droite, qui n’a jamais accepté que l’on puisse reconnaître un droit de cité aux gens du voyage à Paris.

La majorité municipale parisienne a eu raison de tenir bon, et de poursuivre sans relâche ses efforts pour que la loi s’applique à Paris, et que l’accueil des gens du voyage soit organisé sur notre territoire.

Compte tenu de la localisation de deux de ces aires dans les bois de Boulogne et Vincennes, sites classés, il est normal et logique que les recommandations de la Commission supérieure des sites, aient été intégrées, et que la Ville de Paris ait fait évoluer les projets dans le sens d'une meilleure intégration paysagère.

Des aménagements qui profiteront même aux promeneurs

Ainsi, dans le bois de Vincennes, le projet a été remanié et un projet de requalification paysagère accompagne la création de l'aire d'accueil des gens du voyage. Ce sont ainsi 2,1 hectares qui seront réaménagés en permettant de mettre en valeur le plateau de Gravelle, les cheminements piétons et la trame d'eau, qui sera étendue.

Dans le bois de Boulogne, ce sont 3,5 hectares qui seront réaménagés avec la transformation d'un parking en espace arboré de type prairie ; la promenade historique dénommée "Promenade des étangs" sera rétablie.

Dans son rapport du 21 mars dernier pour la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites de Paris, l’Inspecteur des Sites note, je cite, que « d’une manière générale, ces deux projets déclinent remarquablement les principes de composition des bois. Ils prolongent et renforcent des tracés historiques. Ils offrent au promeneur la possibilité de contempler le grand paysage. Mais surtout, le jeu des masses végétales ménage des effets de profondeur, d’étagement, qui permettent de négocier sans les refermer les deux aires d’accueil. ».

Plus loin, il ajoute : « les deux ambiguïtés qui étaient pointées dans le rapport de l’inspecteur des sites de 2011 sont désormais levées : une intervention significative de renaturation et revalorisation paysagère des parkings est proposée et budgétée. Une réouverture au public de deux secteurs aujourd’hui clôturés et non accessibles est assurée. Certes, les deux aires en sont exclues. Mais elles ne représentent que 37 % de la superficie totale récupérée ».

Et de conclure que « compte tenu de la remarquable qualité des aménagements paysagers qui procèdent d’une renaturation de la quasi-totalité du plateau de Gravelle et de la plaine sud de Longchamp, l’inspecteur des sites émet deux avis favorables sur ces deux demandes de permis d’aménager. »

Une opposition qui cache mal un rejet dogmatique

Comment dans ces conditions comprendre l’opposition des élus UMP de Paris, ainsi que des maires UMP et UDI des communes riveraines du bois, qui n’ont pas hésité à organiser une manifestation indigne le 23 mars dernier, quelques jours avant le vote de la commission des sites ?

Derrière le paravent invoqué de la « protection du bois », c’est en réalité le rejet de l’autre qui s’est exprimée. Rejet de ceux qui sont déjà discriminés, et auxquels on dénie le droit de pouvoir accéder aux mêmes droits que les autres.

En ce jour historique où l’Assemblée Nationale s’apprête à étendre le droit au mariage aux personnes de même sexe, comment ne pas faire le parallèle avec le refus de l’UMP d’accorder les mêmes droits à tous.

Alors oui, nous le disons haut et fort, les gens du voyage ont enfin droit de cité à Paris, et notre majorité peut être fière d’avoir porté ce beau projet de liberté, d’égalité et de fraternité pour notre capitale.

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