Visite de l’écoquartier De Bonne : Cécile Duflot à Grenoble en soutien d’Eric Piolle
Grenoble, 14 mars 2014 : Cécile Duflot, la Ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, s'est rendu à Grenoble pour apporter son soutien à Eric Piolle, tête de liste du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes "Grenoble Une ville pour tous". Une visite du quartier De Bonne a permis à Cécile Duflot et Eric Piolle de faire le point sur le logement et l'urbanisme dans la capitale des Alpes.
Le quartier De Bonne a été conçu en 2001-2002 sous l'impulsion de l'Adjoint Pierre Kermen, un des participants à la visite. Ce quartier illustre l'avance que Grenoble avait alors en matière d'urbanisme de transition écologique et énergétique. Pierre Kermen : « A l'origine, la ZAC De Bonne était un véritable voyage dans un futur inconnu : construire un quartier écologique en centre ville était du jamais vu en France à l'époque. Aujourd'hui, c'est une référence où l'expérience gagnée lors de la conception, la construction et pendant les sept ans qui se sont écoulés depuis l'arrivée des habitants, est très précieuse pour dorénavant pouvoir aller plus loin. » Ce retour d’expérience qui permet de faire mieux a été négligé par la majorité sortante qui s'est satisfaite de ramasser des prix d'urbanisme pour le quartier De Bonne, sans profiter des résultats d'une évaluation pour les nouveaux projets.
Grenoble était pionnière aussi dans l'urbanisme réglementaire, grâce à son Plan Local d'Urbanisme (PLU) de 2005 qui anticipait de nombreux éléments que l'on trouve en 2014 dans le volet "modernisation des règles d'urbanisme" de la Loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) proposée par Cécile Duflot. Depuis 2008, de nombreuses modifications du PLU entreprises par la majorité actuelle constituent un pas en arrière qui, dans le cas du projet de l'Esplanade, a été sanctionné par la justice pour non-conformité avec les règles d'urbanisme.
Il n’est pas bon de construire à tout va du logement neuf très cher et laisser s’installer une vacance très importante dans l’existant. Eric Piolle : « Avec la Métropole, le PLU de Grenoble deviendra bientôt un PLU intercommunal. En tant que Maire de la ville-centre, je mettrais tout mon poids dans la construction d'un urbanisme métropolitain qui finisse avec ces projets isolés et incohérents, pour lesquels les PLU sont modifiés sans cesse pour satisfaire les grands groupes financiers et immobiliers. Nous remettrons notamment à plat les projets Esplanade, Flaubert et Presqu’île qui ne correspondent pas aux besoins des habitants et des quartiers. Il est essentiel de fixer des règles qui aident à lutter contre une trop grande densification et garantissent le respect de l'identité des quartiers, et une ville à taille humaine.»
L'urbanisme doit d'abord servir les habitants, leur qualité de vie, favoriser leurs emplois, services et commerces de proximités, et faire venir la nature en ville. Grenoble est devenue une ville trop minérale où il manque des espaces de respiration ! Un effort conséquent sera mené partout en matière de propreté urbaine, d'animation et d’aménagement de l'espace public pour une ville conviviale et embellie. Nous développerons les parcs, les jardins et la végétalisation de toute la ville, notamment avec 5000 arbres plantés d’ici 2020 et la multiplication des jardins familiaux et partagés.
Une ville doit aussi loger ses habitants. La Loi ALUR comprend un grand nombre de nouvelles règles notamment pour les logements du parc privé qui simplifient et sécurisent la location. Pour de nombreux Grenoblois, en premier lieu les étudiants, le coup de pouce donné à la colocation est particulièrement intéressant. Un bail spécifique est dorénavant défini pour ces locations, avec des règles de cautionnement et de solidarité aménagées. Un colocataire peut plus facilement sortir et un autre entrer, et le calcul des charges et les modalités d'assurance du logement sont simplifiés.
A Grenoble, se loger coûte trop cher. Eric Piolle et son équipe feront de la lutte contre la spéculation immobilière qui a fait flamber le prix des loyers une priorité. Il n'y a pas de solution simple. Avec un peu de volonté, un Plan Local d’Urbanisme intelligent et la loi ALUR permettraient déjà de construire des logements moins chers qu'aujourd'hui.
Pour aller plus loin, comme il a été fait il y a 12 ans avec le projet De Bonne, la manière même de construire des logements doit être refondée. Eric Piolle propose de créer un outil de construction publique de logements destinés à la location sans subventions, et à loyer abordable. Il interviendra pour que l’EPFL ait des moyens accrus de portage du foncier et utilisera la préemption pour retrouver une maîtrise publique sur le foncier. En parallèle, il faut poursuivre une politique active de construction de logements sociaux. La mise en commun des maîtrises d'ouvrages des bailleurs sociaux permettrait d'arrêter le recours à la promotion immobilière privée pour ces logements. Concrètement, Eric Piolle vise à terme 30% de logements sociaux à Grenoble, en transformant notamment des logements privés vacants et des bureaux en logements sociaux.
Enfin, Cécile Duflot a dès son arrivée au gouvernement facilité la libération pour la construction de logements sociaux, de bâtiments et terrains appartenant à l'Etat. A Grenoble, les terrains de la caserne Hébert et de la Cité administrative voisine permettraient, par exemple, à un horizon de 10 à 20 ans d'élargir le centre ville vers l'Est. Pour que cette opération réussisse, l'urbanisme et la politique du logement doivent faciliter une ville à taille humaine et écologique, une ville dans laquelle il fait bon vivre avec des logements abordable pour tous.
Pierre Kermen : 2ème Adjoint à la Ville de Grenoble, chargé de l'urbanisme et de l'environnement et PDG de la SEM SAGES, de 2001-2008
EPFL : établissement public foncier local, qui négocie et mène les procédures pour constituer des réserves foncières en amont de la phase de réalisation de projet d'aménagement public.