2.1 De nouvelles énergies pour protéger la planète, pour vivre mieux
Notre responsabilité est d’agir résolument pour faire de Caen une ville exemplaire en matière de transition écologique. L’enjeu, c’est d’inventer demain, de bâtir une ville vivable pour tous et toutes, dans un contexte qui sera profondément différent.
Les énergies fossiles sont responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre, qui nous promettent des bouleversements climatiques. Les énergies fossiles ne sont pas inépuisables, et elles vont coûter de plus en plus cher. Le poste énergétique pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages (en moyenne 8%), et particulièrement pour les ménages les plus modestes (on parle de “précarité énergétique” au-delà de 10% des dépenses consacrées aux charges énergétiques), mais aussi dans le budget des entreprises et … des communes. Que pouvons-nous faire dans le contexte d’une municipalité pour prendre notre part de la transition énergétique ?
2.1 De nouvelles énergies pour protéger la planète, pour vivre mieux
2.1.1. Agir sur les consommations : L’énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu’on ne consomme pas !
Réduire les consommations de la ville c’est, à confort égal, réduire la facture de la collectivité
La ville de Caen dispose d’un important patrimoine. L’évolution des coûts de l’énergie nous enseigne que sans intervention la facture pourrait augmenter de plus 50% d’ici 2020. Agir sur le patrimoine de la ville, c’est non seulement diminuer les émissions de gaz à effet de serre mais c’est aussi réduire la dépense publique.
• Amplifier les efforts en matière de Gestion Technique des bâtiments (régulation des chauffages et des éclairages en fonction de l’occupation et des besoins réels)
• Accompagner et sensibiliser les élu-e-s, les personnels et les partenaires de la ville occupant le patrimoine aux économies d’énergie
• Engager un plan de rénovation thermique du patrimoine municipal en donnant la priorité aux écoles et aux gymnases
• Dans le cadre du plan lumière, réduire de 25% les consommations d’éclairage public à l’horizon 2020 en supprimant l’éclairage inutile et en adoptant des systèmes de variation de puissance
• Viser la suppression, à l’horizon 2020, des chauffages au fuel et du chauffage électrique pour les bâtiments municipaux
Agir sur le bâti dans la ville
Le bâtiment représente plus de 40 % des consommations énergétiques et presque un quart des émissions de gaz à effet de serre ; c’est un des leviers très importants de la transition énergétique. Les sources de déperdition énergétique sont désormais connues. Parce qu’il est temps d’agir, nous voulons prioriser par l’accompagnement, les actions sans délai.
• Instaurer un moratoire dès le printemps 2014 sur la démolition des logements habitables. Imposer avant toute démolition l’étude des solutions alternatives telles la densification ou la surélévation et intégrer les coûts environnementaux de l’énergie grise (démolition, reconstruction)
• Engager un plan ambitieux de rénovation des logements : pour un logement construit, un logement fera l’objet d’une réhabilitation lourde
• Viser pour tout logement ou bâtiment neuf la norme BEPOS (bâtiment à énergie positive) en anticipant sur la réglementation thermique actuelle (parce qu’on ne construit pas tous les jours et lorsqu’on construit, c’est pour longtemps)
• Permettre au travers de notre règlement d’urbanisme toute architecture fondée sur des dispositions de type bioclimatique et l’intégration des énergies renouvelables (solaire, éolien), récupération d’énergie (eaux usées), toits végétalisés, matériaux bio-sourcés, etc.
• Renforcer les moyens affectés à l’opération programmée de l’amélioration de l’habitat visant à lutter contre la précarité énergétique
• Mettre en place un système de soutien financier pour les copropriétés qui s’engagent à réaliser des travaux d’économies d’énergie
• Développer une politique de conseil au logement pour les ménages en situation de précarité énergétique et mettre en place un accompagnement pour les premiers travaux. Favoriser le développement de l’autoréhabilitation
• Soutenir les réseaux de professionnels ou amateurs travaillant sur l’innovation, les éco-matériaux, leur production en circuits courts, et les conditions de leur mise en œuvre de façon légale et reconnue par les assurances décennales
• Décourager systématiquement l’usage du chauffage électrique
Reprendre la main sur les contrats de distribution de gaz et d’électricité
On ne le sait que trop peu mais les villes sont compétentes en matière de distribution de gaz et d’électricité. Le contrat de distribution d’électricité aujourd’hui géré par un syndicat intercommunal dont la ville est membre (le SDEC énergie) arrive à son terme en 2017
• Redéfinir les objectifs des contrats de concession de distribution de gaz et d’électricité afin de définir des objectifs ambitieux de maîtrise de l’énergie.
• Étudier sur le territoire la mise en œuvre de gestion intelligente des réseaux dits “smart-grids” : ils permettent d’optimiser le rapport entre la production, la distribution et la consommation.
2.1.2. Des énergies renouvelables made in Caen
Nous voulons mettre en place un développement massif des énergies renouvelables à Caen. La ville offre de nombreux leviers pour la diversification et l’autonomie énergétiques. La production locale, ça marche. En comparaison de l’Allemagne où les villes produisent 10% de l’énergie du pays, la France accuse un important retard.
Le bois et le soleil : des atouts à valoriser
• Créer une régie de production d’énergies renouvelables, véritable outil de développement des énergies alternatives sur le territoire
• Mettre en place un schéma directeur de réseaux de chaleur. (Construire la chaufferie bois prévue sur les quartiers sud et en créer une nouvelle sur le quartier St-Gilles, créer un réseau de chaleur de 7 km en profitant des travaux le long de l’axe de la future ligne 2 de Tramway et étudier un raccordement futur vers la presqu’île)
• Exploiter l’important potentiel de toiture des bâtiments, pour le photovoltaïque (à commencer par le Zénith) mais aussi pour le solaire thermique en production d’eau chaude sanitaire
• Intégrer la production d’énergies renouvelables (photovoltaïque, production d’eau chaude solaire…) dans les bâtiments municipaux
• Élaborer un schéma local de développement de l’éolien en analysant les potentiels de l’éolien horizontal en milieu urbain dense et de l’éolien vertical à l’échelle de l’agglomération
• Étudier un schéma d’approvisionnement et de conditionnement du bois à partir de la forêt de Grimbosq dont la ville est propriétaire afin d’alimenter les futurs réseaux de chaleur et garantir ainsi un cycle très court
Nos déchets, une source débordante d’énergie
Les déchets sont un gisement d’énergie ! On peut produire du méthane à partir de nos déchets fermentescibles qui représentent un tiers de nos poubelles.
• Déployer une unité de méthanisation à partir de la station d’épuration du Nouveau Monde en capacité de recevoir les déchets fermentescibles des particuliers et des entreprises en y associant des collectes spécifiques
• Inciter au tri sélectif de ces déchets par une redevance incitative (moins on “sort” de déchets moins on paye)
La ville exemplaire, la ville partenaire
• Soutenir le développement des systèmes coopératifs de développement des énergies renouvelables (Investissement collectif partagé entre citoyens, collectivités et acteurs publics ou privés dans la production d’énergies renouvelables)
• Redéfinir le marché d’électricité de la ville (pour les bâtiments et l’éclairage public) en engageant un partenariat avec ENERCOOP afin de garantir un approvisionnement d’électricité 100% renouvelable