L’écologie politique : l’alternative pour répondre aux défis des villes
1) La ville, échelon idéal pour la transformation écologique de la société
Nos sociétés au xxie siècle sont majoritairement devenues urbaines (plus de trois personnes sur quatre vivent en ville en Europe). Nos villes sont trop souvent le lieu le plus visible où s’affichent les impasses de notre développement productiviste : pollutions, crises énergétiques, ghettoïsation et exclusion sociale. On peut même y subir les conséquences des politiques agricoles intensives qui ont mené à la suppression des haies et des bosquets, barrières et réservoirs naturels sans lesquels l’eau et le vent viennent en force frapper les zones d’habitation.
La ville est le niveau de décision le plus proche du quotidien et des attentes des habitant·e·s, celui qui permet aussi un meilleur suivi de sa mise en œuvre. La ville de demain que nous désirons favorise le mieux-vivre ensemble plutôt que le consumérisme effréné qui mène à l’impasse.
C’est forts de leurs expériences et de leurs actions au sein des exécutifs (locaux, régionaux, nationaux, européens) que les écologistes entendent engager maintenant les communes et communautés de communes dans une réelle transition écologique.
2) Notre ligne d’horizon : la ville écologique
La ville écologique est d’abord une ville où chacun·e peut exercer son droit à la participation, où chacun·e peut être accompagné·e dans ses projets ou ses difficultés. C’est une organisation économique et sociale d’un autre type :
- À la démesure, nous proposons la conscience des limites et de la modération ; à la course aux profits et aux gaspillages, une régulation fondée sur la durabilité des écosystèmes et des besoins sociaux. Cette sobriété ne va pas à l’encontre de notre qualité de vie ; au contraire, elle vise non seulement à la préserver mais aussi à l’améliorer.
- Face à l’étalement urbain et à la destruction de la nature, nous entendons protéger les équilibres naturels, la diversité biologique et les terres agricoles. Nous souhaitons proposer de nouvelles formes d’urbanité fondées sur le lien social rendant compatibles ville et qualité de vie.
- Face à la surconsommation des matières premières et à l’obsolescence programmée de nos équipements, nous défendons la réparation, le recyclage et la réutilisation.
- Au libéralisme et à la concurrence, nous choisissons la reconversion et la relocalisation industrielle, l’accès à la souveraineté alimentaire locale grâce au développement des circuits courts, y compris dans la restauration collective, les commerces de proximité et le soutien au commerce équitable aux niveaux national et international.
- À l’économie financiarisée et spéculative, nous souhaitons la coopération territoriale et l’entrepreneuriat de l’économie sociale et solidaire.
- Au tout-médicament nous privilégions des politiques de prévention et d’éducation à la santé. À l’épidémie des maladies de civilisation, le principe de précaution et le droit à un environnement sain.
- Au tout-voiture, nous entendons développer des modes de transport alternatifs, pour permettre aux citoyen·ne·s de choisir des moyens de déplacement moins coûteux, moins nuisibles, moins stressants…
- Au tout-scientifique et au tout-technique qui prétendent que seules la science et la technique peuvent apporter les réponses aux problèmes, nous adoptons le recours réfléchi à la science et à la technique comme moyens de progrès vers un plus d’humanité.
- À la fuite en avant technologique et au nucléaire, nous préférons la sobriété énergétique, le développement des énergies renouvelables et des solutions maîtrisables et décentralisées.
- Au déni de la responsabilité humaine dans le réchauffement de la planète, nous choisissons une action lucide et efficace de lutte contre le changement climatique.
- Face à la privatisation du bien commun et au désengagement de l’État, nous entendons promouvoir d’autres modes de réalisation de la commande publique comme les sociétés d’économie mixte (SEM) ou les sociétés publiques locales (SPL) qui assureront la maîtrise publique du projet et l’implication des citoyen·ne·s (épargne citoyenne).
- Contre le repli sur soi, nous souhaitons l’émergence de politiques de coopération décentralisée fondées sur un enrichissement réciproque.
- Face à l’isolement et à l’exclusion, nous voulons garantir à chacun·e l’accès à la culture et à une éducation de qualité tout au long de la vie et favoriser les rapprochements intergénérationnels, interculturels et « intersociaux ».
- Face aux violences qu’engendre toute forme de domination, nous voulons une véritable égalité entre les femmes et les hommes.
- À la compétition et à la concurrence entre les individus dès le plus jeune âge, nous prônons le respect et la prise en compte des différences (physiques et intellectuelles) des personnes, la mutualisation des compétences. Chaque individu est un être unique et est, à ce titre, exceptionnel, la politique éducative scolaire et périscolaire doit systématiquement en tenir compte.
- À la spéculation immobilière, nous opposons des politiques de régulation pour permettre à tous de se loger. Le logement doit être considéré comme un bien vital au même titre que se nourrir, se vêtir et se soigner.