Ils ont présenté en commun leurs vœux du nouvel an. Ils ne se quittent plus. Ils parlent de mariage, d’union, de co-construction alors qu’en réalité ils préparent une fusion forcée. C’est dans l’arrière-cuisine qu’ils préparent leur petite tambouille sans concertation avec leurs assemblées régionales, avec leurs majorités, avec leurs personnels et leurs représentants syndicaux.

Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes, et René Souchon, président de l’Auvergne, multiplient les annonces sorties du chapeau qui sonnent comme des promesses électorales : train direct Clermont-Lyon en deux heures, création d’une école de cancérologie, rapprochement des clusters… Autant de mesures qui auraient pu voir le jour avant la fusion si les Régions avaient voulu coopérer.

Force est de constater que les présidents régionaux semblent s’inspirer de la démarche à la hussarde avec laquelle la réforme a été menée par le président de la République.

Rappelons que la course à la taille des régions n’entraînera aucune économie à court terme. Cette logique de compétition dans la course à la croissance procède d’un modèle dépassé.

Mais avant tout, nous nous opposons à cette réforme parce qu’elle ignore les véritables questions : à quand une vraie organisation de l’action publique lisible pour les porteurs de projets et les citoyens, impliquant nécessairement une clarification de qui fait quoi, avec quels moyens financiers et humains ? Comment rapprocher le lieu de prise de décision du citoyen pour une démocratie qui fonctionne le mieux possible ?

Pour 2015, nous émettons donc le vœu que cette nouvelle organisation régionale se mette enfin à l’écoute des citoyens, de ses représentants élus et du personnel de nos collectivités.

Pierre Pommarel, Président du groupe EELV au Conseil Régional d’Auvergne.

Jean-Charles Kohlhaas, Co-président du groupe EELV au Conseil Régional Rhône-Alpes.

Alexandra Cusey, Co-présidente du Groupe EELV au Conseil Régional Rhône-Alpes.