Verriers de Givors : la Région reconnaît des pathologies professionnelles

Banderole des verriers de Givors

Comme bien d’autres, les anciens verriers de Givors ont été exposés à de multiples risques physiques et chimiques. Leur situation est emblématique du lien de causalité entre exposition professionnelle prolongée et pathologies. Alain Chabrolle a souhaité que la Région les accompagne dans leur démarche pour faire reconnaître leur préjudice.

La verrerie de Givors, qui fabriquait des pots pour le groupe Danone, a été fermée en 2003. Depuis, de très nombreux cancers sont constatés parmi les anciens salariés. Une enquête réalisée en septembre 2009 révèle un taux de cancers dix fois plus élevé que la moyenne des travailleurs français. De plus, la carte des postes de travail des anciens salariés malades coïncide précisément avec celle de la pollution des sols du site au plomb, au chrome, aux hydrocarbures, etc.

chabrolle

Alain Chabrolle

L’association des Anciens Verriers de Givors a entrepris une série de démarches pour que soit reconnue l’origine professionnelle des cancers, l’indemnisation des salariés et une prise en charge à 100 % du suivi médical par la sécurité sociale.La difficulté est de prouver le lien de causalité entre une exposition professionnelle prolongée et les pathologies déclarées. Pour Alain Chabrolle, vice-président EELV du Conseil régional délégué à la Santé et à l’Environnement, « l’enjeu est de taille. Après celle de l’amiante, il y a de nombreuses batailles à mener pour reconnaître l’origine professionnelle de très nombreuses maladies : industrie, pesticides agricoles, nucléaire… Pour les écologistes, la reconnaissance de ce lien est une priorité  »

C’est pourquoi, à son initiative, la région Rhône-Alpes a décidé de soutenir l’association à hauteur de 8 000 €. Le programme d’actions comprend l’organisation d’un colloque sur les origines des pathologies et sur les conditions d’une meilleure prévention. La Région accompagnera aussi les verriers dans leurs démarches pour obtenir le classement du site « amiante » afin de faciliter les procédures d’indemnisation.

Pour le coordinateur de l’association, Laurent Gonon, au-delà de sa portée financière, ce soutien constitue une reconnaissance : « C’est un pas important pour valoriser notre initiative et pour la populariser. C’est aussi un pas pour les salariés qui vivent des situations comparables partout en France, et bien sûr pour toute la politique de prévention. »

En effet, le cas des verriers de Givors n’est pas un cas isolé. En Rhône-Alpes, en France et en Europe, des dizaines de verreries sont en lutte pour la reconnaissance : intoxication par la fumée, amiante, utilisation de produits chimiques non contrôlés…

– En savoir plus : le site de l’association des anciens verriers de Givors…

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