Equateur : soutenons le peuple de Sarayaku
En Amazonie, la communauté kichwa de Sarayaku est directement menacée par la déforestation et par l’exploitation pétrolière. Le conseil régional de Rhône-Alpes a engagé une coopération avec son conseil de gouvernement. Il appelle les autres collectivités à faire de même.
La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie. Elle représente la destruction de leur milieu de vie et la fin de leur culture.
Elle a également des conséquences sur l’ensemble de la planète. Car la forêt équatoriale est un formidable réservoir de biodiversité et de services écosystémiques : plantes médicinales, régulation climatique mondiale, stockage d’une grande quantité de carbone… Tous ces services sont en péril alors même qu’ils sont encore insuffisamment reconnus.
Parmi les raisons de la déforestation figure en bonne place la prospection et l’exploitation du pétrole, dont les pays européens restent de grands importateurs. En Équateur, pays encore fortement dépendant de la manne pétrolière, les compagnies continuent de bénéficier de permis d’exploration et d’extraction en pleine Amazonie. Une communauté indienne, celle du peuple originaire Kichwa de Sarayaku, a choisi de faire face à leur avancée.
Le conseil de gouvernement de ce peuple gère un espace de 1 350 km², l’équivalent des parcs nationaux de la Vanoise et des Écrins réunis, au cœur du bassin du fleuve Bobonaza. Cet espace est pour l’instant presque entièrement couvert de forêt primaire. Mais il est menacé.
Depuis plusieurs années, le Conseil de gouvernement lutte contre les compagnies pétrolières et l’accaparement de ses ressources, convaincu de la légitimité des peuples autochtones à gérer leurs territoires. Son projet est à la fois singulier et de portée universelle : son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture, tout en échangeant avec le reste du monde.
Dans ce contexte, la région Rhône Alpes et le conseil de gouvernement de Sarayaku ont engagé depuis 2011 une coopération. Elle porte sur la biodiversité, le développement durable et la protection des droits des peuples autochtones. Dans ce cadre, la Région soutient la lutte du Conseil de gouvernement contre la déforestation. Des échanges très fructueux ont pu être noués, notamment avec la venue d’une délégation de Sarayaku à Lyon, en septembre 2012.
Aujourd’hui, le Conseil régional souhaite faire mieux connaître ce peuple, pour deux raisons :
- pour faire profiter d’autres collectivités territoriales de Rhône-Alpes d’une relation directe avec un territoire très concrètement confronté à plusieurs grands enjeux planétaires ;
- pour soutenir le Conseil de gouvernement de Sarayaku qui, dans un contexte de pression croissante des intérêts pétroliers, a urgemment besoin d’un plus large soutien de la communauté internationale.
Pour ce faire, il propose aux élus des communes, intercommunalités et conseils généraux de Rhône-Alpes de soutenir symboliquement le conseil de gouvernement de Sarayaku.
«Ce soutien montrera l’attachement des collectivités volontaires à la préservation de ce territoire, qui contribue directement aux équilibres planétaires en matière de climat et de biodiversité, et dont la pérennité, ou la destruction, dit somme toute quelque chose de nous-mêmes», estime Véronique Moreira, vice-présidente du conseil régional déléguée à la coopération solidaire.
Conscient des enjeux et des menaces pesant sur les habitants et le territoire du peuple Kichwa de Sarayaku en Amazonie équatorienne, le Conseil régional propose aux communes, intercommunalités et conseils généraux de Rhône-Alpes de soutenir le Conseil de gouvernement de Sarayaku par tous les moyens possibles.
– Voir le site web du projet, intitulé « Frontière de vie ».
– Une association, Paroles de Nature, s’en fait le relais en France.