Plan social rampant : la SNCF ne pourra pas honorer ses engagements vis-à-vis de la Région
La SNCF engage actuellement un véritable plan social. Le conseil régional n’ayant pas su imposer l’exigence d’un service ambitieux pour les voyageurs, les élus EELV craignent des fermetures de gares, des guichets en moins et des trains moins fiables.
En votant son budget, le conseil d’administration de la SNCF vient de décider la suppression de 2500 emplois au plan national, bien plus que les 1432 annoncés par la presse en décembre.
Selon Les Echos (22/12/2013), la SNCF doit en effet faire face à un pic d’investissement en 2014, à 2,3 milliards, du fait notamment de commandes de rames TGV. Pour éviter une hausse trop forte de l’endettement, l’État a demandé des économies supplémentaires par rapport au projet initial de budget. Avec de lourdes conséquences sur l’emploi.
« Avec ces suppressions massives de postes, la région Rhône-Alpes n’arrivera pas, en tant qu’autorité organisatrice, à l’objectif qu’elle s’est donné : meilleure qualité de service, meilleure régularité, ponctualité, réouverture de gares et de lignes. La direction nationale de la SNCF, sur demande du gouvernement, fait donc un choix qui n’est pas celui de l’autorité organisatrice de transport que nous sommes », regrette Corinne Bernard, conseillère régionale EELV.
La convention qui lie la Région à la SNCF pour organiser le transport régional devait expirer en 2014. C’était pour la Région l’occasion, entre autres, d’imposer une meilleure fiabilité et une réelle présence humaine dans les trains et les gares, afin d’assister les voyageurs et assurer leur sécurité.
En juillet 2013 l’exécutif PS a au contraire proposé de ne rien décider, avec une reconduction de l’ancienne convention jusqu’à fin 2015, c’est-à-dire après les élections régionales. Les conseillers régionaux EELV et apparentés ont voté seuls contre cette prorogation, réclamant une nouvelle convention qui garantisse que la SNCF mette les moyens d’un service de qualité.
La convention a hélas été prorogée, et les suppressions de postes auront des conséquences fâcheuses sur le service rendu aux voyageurs en Rhône-Alpes :
- A l’infrastructure et l’exploitation, on s’attend à plus de 35 suppressions d’emplois, ce qui pourra mener à des fermetures de gares. Les gares de Virieu (38) et Lus-la-Croix-Haute (26) sont menacées. 16 suppressions de postes sont prévues à Bellegarde (01).
- A la vente, 25 postes seraient supprimés. Ce sera autant de guichets fermés.
- Au contrôle, le manque de personnel constaté partout ne sera pas comblé.
- Le site d’entretien du matériel de Chambéry est menacé.
- La fermeture du dépôt fret et de l’établissement d’entretien des voies de Saint-Jean-de-Maurienne a été annoncée.
« Nous appelons le gouvernement à fixer d’autres orientations à la SNCF. Nous continuerons en région à exiger un service public de qualité, sans démissionner de nos responsabilités en repoussant les échéances prévues pour la convention », affirme Pierre Mériaux, conseiller régional.