TAZREEN, 1127 morts au BANGLADESH : LE PRIX DE NOS TEE-SHIRTS

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Par Véronique Moreira et Hélène Legardeur

La compétitivité de nos entreprises comme les bas prix de nos tee-shirts ne sauraient être fondés sur la violation des droits humains ailleurs dans le monde.

La mort de 1127 personnes dans l’effondrement de l’usine de sous-traitance de fabrication de vêtements Tazreen Fashion au Bangladesh doit mettre un terme à notre irresponsabilité collective qui se nourrit de notre frénésie de consommation sans fin et de l’opacité de nos économies.

Jusqu’alors les marques de la grande distribution (Carrefour, Auchan, Mango, Go sport, Intersport, Ikea, C and A , Pimkie,…) avaient refusé de porter toute responsabilité dans les conditions de travail déplorables prévalant chez leurs sous-traitants bengalais. Pourtant, les campagnes de plaidoyer de centaines d’organisation dans le monde n’ont cessé de les y appeler depuis vingt ans, comme, en France, le Collectif Ethique sur l’étiquette, Oxfam, Artisans Du Monde, les syndicats français eux-mêmes réunis aujourd’hui avec d’autres dans le « Forum citoyen pour la RSE ».

Pour rétablir leur image ensanglantée par la tragédie du Bangladesh, certains groupes (Zara, H et M, Carrefour…) ont signé cette semaine un accord sur les conditions de sécurité des usines de textiles au Bangladesh. Avec 80% des exportations de ce pays, le Bangladesh est le deuxième exportateur mondial de textiles, avec un SMIC mensuel à 38 dollars, inférieur même au seuil de l’extrême pauvreté reconnu par la communauté internationale.

Le Parlement bengalais vient aussi d’autoriser sous la pression la constitution de syndicats dans les usines de confection, une des quatre normes fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail encore trop souvent non respectées.

Ces grandes firmes multinationales ont fait preuve d’une régulière négligence, ici criminelle. Les maisons mères où qu’elles soient dans le monde doivent dorénavant être tenues pour responsables de ce qu’il se passe dans leurs chaînes d’approvisionnement. Cela se fera par la loi et par la mobilisation des consommateurs.

Alors que se termine la Quinzaine du commerce équitable, doit-on rappeler qu’il veille à accorder un prix « juste » aux textiles, à l’artisanat et aux produits agricoles exportés par les pays les plus pauvres, c’est à dire un prix qui permette à chacun(e) de vivre dignement des fruits de son travail. Le commerce équitable démontre depuis quarante ans qu’un emploi décent pour toutes et tous est possible, dans les campagnes comme dans les villes.

Les écologistes militent depuis toujours pour des relations Nord-Sud équitables et l’accès de tous et toutes aux droits humains universels. Dans les collectivités territoriales, les élu-es écologistes soutiennent le commerce équitable et appuient les campagnes de plaidoyer qui sensibilisent les citoyens et consommateurs aux échanges responsables. A l’Assemblée nationale, au Sénat, au Parlement européen, au gouvernement, nos élu-es travaillent aujourd’hui à faire inscrire dans la loi la responsabilité sociale et environnementale des entreprises et des Etats, pour des relations commerciales justes, transparentes, responsables, c’est-à-dire tout simplement humaines.

Pour que chaque tee-shirt porte l’étiquette « Made in dignity »

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