METTRE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL AU CŒUR D’UNE PRODUCTION ÉLECTRIQUE DÉCENTRALISÉE
Pour développer les énergies renouvelables sur son territoire, la Région Rhône-Alpes a décidé de participer au capital d’Enercoop Rhône-Alpes, une société coopérative d’intérêt collectif qui produit une énergie d’origine locale et 100% renouvelable. Benoît Leclair, vice-président (EELV) à l’énergie et au climat, explique l’intérêt de ce projet.
Quels sont les objectifs de la Région en matière d’énergie ?
Avec la récente ouverture du marché de l’électricité qui a ébranlé le service public de l’énergie, la Région souhaite jouer un rôle plus structurant. Sobriété, efficacité énergétique et énergies renouvelables sont les maîtres mots. C’est une véritable stratégie de transition énergétique que nous voulons mettre en place à l’échelle de la Région. Le but, c’est d’atteindre si possible une plus grande autonomie énergétique dans chaque bassin de vie.
En quoi Enercoop peut-elle concourir à cette stratégie ?
Enercoop est pour la Région un moyen de remettre l’intérêt général au cœur d’une stratégie de production énergétique. Cette participation active permettra donc d’assurer un développement des énergies renouvelables produites localement, au plus près du consommateur. C’est donc une approche locale qui veillera à une bonne adéquation des lieux de production et de consommation. Au contraire de l’approche centralisée d’EDF, tournée vers l’exportation, elle peut contribuer au développement industriel régional et interrégional.
A terme, c’est aussi une solution qui nous permettra de réduire les consommations par la maîtrise de l’énergie.
Quel est l’intérêt pour cela d’une structure coopérative ?
La structure coopérative associe consommateurs, producteurs et collectivités. Ensemble, ces différents acteurs réaliseront des investissements porteurs de retombées locales qui s’insèrent dans leur environnement naturel et social.
Nous sommes la première collectivité locale à entrer dans le capital d’Enercoop Rhône-Alpes. Nous espérons entraîner d’autres collectivités dans ce mouvement pour développer une approche territoriale de la production.
Ne courez-vous pas le risque d’avaliser une évolution qui pourrait compromettre le service public de l’électricité ?
Le service public de l’énergie est déjà bien mis à mal par la libéralisation du marché. Il reste à reconstruire. La participation de la Région dans une nouvelle structure coopérative fera évoluer les pratiques de gestion et de décision énergétique. En ce sens elle contribuera à la reconstruction des objectifs principaux d’un service public.
En outre nous souhaitons développer une tarification qui réponde à l’intérêt général et aux besoins de première nécessité tout en dissuadant les attitudes de gaspillage qui avoisine aujourd’hui le tiers de la consommation globale.