Service public régional de la formation : PERMETTRE À CHACUN DE DEVENIR ŒUVRE DE SOI-MÊME
Philippe Meirieu poursuit la mise en place d’une politique qui vise à clarifier l’offre de formation au niveau régional en proposant un véritable parcours et un suivi de chaque personne formée. A contresens d’une politique gouvernementale basée sur la concurrence et la logique comptable, les écologistes veulent donner à chacun l’opportunité de construire son propre parcours de vie.
Les chiffres sont éloquents. Il s’écoule en moyenne 31,5 mois avant que les jeunes de 16 à 25 ans en recherche d’emploi et de formation poussent la porte d’une mission locale ou de Pôle Emploi. De plus, on estime à 91 000 le nombre de jeunes en « errance », c’est-à-dire repérés par aucune structure et dont il convient de s’occuper. C’est pour eux que se met en place le vaste « plan régional en faveur des jeunes pour le raccrochage en formation et pour l’emploi ».
« Ils ont décroché du système scolaire et se trouvent face à des offres de formation continue qui constitue un empilement d’actions sans cohérence, un labyrinthe dont ils ne parviennent pas à se sortir », regrette Philippe Meirieu, vice-président délégué à la formation tout au long de la vie.
Une offre cohérente et lisible
C’est pourquoi à travers lui, le Conseil régional est en train de remettre à plat toute l’offre de formation de Rhône-Alpes. L’objectif : la rendre cohérente, lisible, visible pour les usagers.
« Le point d’entrée de tout le système sera la personne elle-même, explique Philippe Meirieu. Plutôt que de la laisser en contact direct avec les organismes de formation qui ont pour but de vendre des formations, la Région propose des points accueil pour l’écouter et construire son projet, puis elle assure un suivi. »
Ainsi, pour une démarche de validation des acquis, un candidat a aujourd’hui 5 à 8 interlocuteurs différents. La Région fera en sorte qu’une même personne assure le suivi du début à la fin.
« Cette logique, au cœur du projet écologiste, cherche à rendre chacun capable de faire ses choix pour construire son propre parcours de vie, explique Philippe Meirieu. Nous voulons permettre à chacun de devenir œuvre de soi-même. »
Au-delà des seuls savoir-faire professionnels, les formations font la place à des savoirs utiles au citoyen : ateliers philo, pratiques culturelles et engagement citoyen.
Un avenir librement choisi
« Il ne s’agit pas d’assujettir les salariés aux exigences immédiates des entreprises en les faisant passer systématiquement sous la toise de «l’employabilité», mais de permettre à chacun de découvrir l’envie d’apprendre, et de s’engager dans un avenir différent et librement choisi », souligne Philippe Meirieu.
Cette approche se différencie singulièrement de la politique d’emploi mise en œuvre par le gouvernement, basée sur la culture du résultat quitte à éliminer le maillon faible.
« La droite est enfermée dans une vision concurrentielle et sélective, purement comptable, constate Janie Tremblay, conseillère régionale haute-savoyarde et vice-présidente de la commission formation tout au long de la vie. Pour les écologistes, au contraire, l’éducation et la formation sont des enjeux de société. Ils doivent s’articuler autour de valeurs qui sont pour nous essentielles : égalité de tous face à la culture, engagement… C’est une vision coopérative de l’éducation fondée sur le partage de la culture et des expériences. »