Intervention d’Alain Coulombel sur l’équipement numérique des salles de cinéma

Coulombel

La loi pour faciliter l’équipement numérique des salles de cinéma a été votée en juin 2010. Cependant, une partie des salles ne sera pas en mesure de financer l’équipement numérique. Notre Région a été précurseur dans le domaine puisque elle travaille en concertation depuis 2008 avec le CNC pour la numérisation des salles de cinéma de Rhône-Alpes.

Les enjeux de la numérisation

Elle recouvre plusieurs volets indissociables :

  • culturel et d’aménagement du territoire, les deux étant liés. En, effet, il s’agit de favoriser la diversité culturelle et de veiller à ce que les exploitants gardent toute liberté en matière de programmation des films dans leurs salles ; il faut aussi aider les cinémas de petite et moyenne taille à acquérir les équipements numériques au même rythme que les grandes salles. A défaut, elles ne survivraient pas à la concurrence de ces dernières
  • financier
  • social, car la révolution numérique implique une formation, et parfois une reconversion, des personnels concernés : les projectionnistes mais aussi les personnels des laboratoires

La diffusion des films sous forme de fichiers numériques en salle de cinéma nécessite des investissements importants de la part des exploitants de salles. Elle suppose l’acquisition d’un nouveau matériel beaucoup plus coûteux que le matériel traditionnel de projection de pellicules « 35 mm » et la réalisation, le plus souvent, de travaux architecturaux pour l’adaptation des cabines de projection.

Ces investissements sont estimés dans une fourchette moyenne de 80 000 euros à près de 100 000 euros par écran. Notre pays comptant plus de 5 400 écrans actifs, le montant total des investissements requis s’élève ainsi à plus de 450 millions d’euros.

Or, on sait que le passage au numérique profitera très inégalement aux différents « maillons » de la filière cinématographique.

Les avantages tirés de la projection numérique pour les exploitants sont variables :

  • peu de gain de qualité sauf pour certains films (notamment les films d’animation ou à effets spéciaux) et pour les films qui font l’objet d’une exploitation dans la durée (en raison de l’usure des copies « 35 mm »)
  • mais une souplesse de programmation et un changement de films d’une séance à l’autre facilité ;
  • un accès à l’offre de films en relief
  • la possibilité de diversifier la programmation avec la diffusion d’oeuvres non disponibles en « 35 mm », telles que des documentaires, la retransmission d’événements culturels (opéras, concerts) ou sportifs
  • automatisation partielle des projections permettant des gains de productivité.

Nous sommes donc satisfaits par les propositions faites par Madame la Vice-présidente à la Culture.

Toutefois, rien n’a été prévu pour les cinémas itinérants, les salles des fêtes pour le moment.

Nos critères d’éligibilité

La Région retient les critères similaires à ceux du CNC.

  • Elle soutiendra les établissements ne bénéficiant pas ou peu de films en sortie nationale
  • Prise en compte de la taille de l’établissement et du nombre de salles qu’il possède,
  • Modulation des niveaux d’aide en fonction de la programmation et du travail réalisé par l’établissement
  • En ce qui concerne les cinémas itinérants, comme dit en commission, une réflexion doit être menée. Nous espérons qu’elle sera faite rapidement. En effet, il ne faut pas oublier les territoires de montagnes, les petits villages isolés qui ne fonctionnent qu’avec ce type de cinéma.

Notre groupe est satisfait de cette délibération et votera donc pour ce rapport.

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