Monsieur le directeur,

La question de la relation entre Environnement et Santé suscite une interrogation croissante dans l’opinion, en raison de l’augmentation régulière de maladies chroniques comme le cancer, le diabète, les maladies respiratoires et les atteintes à la reproduction.

Face à l’acuité de cette situation dans notre région, particulièrement concernée, la Région Picardie a de son côté  souhaité marquer son engagement en faveur de la santé des Picardes et des Picards et ainsi réduire les inégalités de mortalité et de morbidité par rapport aux autres régions en adoptant une politique environnement-santé régionale. Elle a voté en juillet 2011 des orientations stratégiques qui lui permettent aujourd’hui de développer les connaissances sur les risques, de soutenir des démarches de prévention et de sensibiliser le grand public et les professionnels de santé sur ces enjeux. Il s’agissait à l’époque de la première politique régionale spécifique en santé environnementale en France, mais depuis Rhones Alpes nous a emboité le pas, ce dont je me félicite.

Par ailleurs l’Etat, le Conseil régional de Picardie et l’Agence régionale de santé ont  exprimé la volonté de mettre en œuvre une politique publique concertée en matière de santé environnement et se retrouvent autour d’actions dans le cadre du 2° plan Régional Santé Environnement, ce dont je me félicite également.

Ainsi, le Conseil régional a été désigné copilote, avec les services de l’Etat ou de l’ARS, des fiches actions PRSE « réduire l’exposition de la population aux pesticides », « réduire l’exposition aux substances ayant un effet cancérogène, mutagène ou reprotoxique » et « prévenir les manifestations sanitaires liées à une mauvaise qualité de l’air intérieur ». Pour illustrer ce partenariat, le Conseil régional et l’ARS co-financent un dispositif de Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur à hauteur de 10 000 euros chacun.

Le partenariat de la Région avec l’ARS et les services de l’Etat dans le champ de la santé environnementale permet de saisir plusieurs opportunités :

– La valorisation, dans un cadre partagé, des actions santé-environnement menées dans le cadre des politiques régionales en matière d’environnement, de recherche, d’agriculture et de santé ;

– Le développement d’une culture commune entre les différents acteurs institutionnels et opérationnels ;

– L’optimisation des complémentarités de financement et la mutualisation des moyens d’intervention.

Si l’on peut se féliciter de l’intégration dans le PRSE 2 de plusieurs des priorités régionales en matière de santé-environnement, on peut cependant regretter que les objectifs du PRSE 2 se limitent principalement à des mesures réglementaires, reprises par ailleurs dans le cadre d’autres dispositifs, alors que l’action de la  région se base davantage sur le principe de précaution en anticipant la réglementation et en allant au-delà des exigences réglementaires.

Pensez- vous, Monsieur le Directeur, que le changement politique national récent, qui se manifeste par une prise en compte croissante de la problématique ‘environnement-santé’ – comme le prouve par exemple la tenue d’une table ronde spécifique sur ce thème dans la conférence environnementale qui aura lieu la semaine prochaine – soit à même, dans les mois et années qui viennent, de renforcer encore la détermination de l’ARS Picardie  de mettre en place des actions encore plus ambitieuses sur ce thème, allant au-delà du réglementaire mais intégrant pleinement les données du nouveau paradigme qui découle de la prise de conscience de l’importance de ce lien entre environnement et santé publique ?

En attendant votre réponse, soyez assuré , Monsieur le Directeur, que tel est le souhait de l’élu en charge de la politique régionale ‘environnement-santé’ qui vous parle, car je suis persuadé que nous pourrions ainsi créer une nouvelle dynamique qui permettrait de faire de notre Région une région pilote dans ce domaine de la Santé Environnementale et participer ainsi à la réalisation à terme d’économies très précieuses  en ces temps de crise dans le domaine des dépenses liées au soin ,tout en  intégrant nos actions dans une stratégie de développement économique  (ex du CODEM qui travaille au développement des éco et agro-matériaux, pour une construction durable et saine), et en améliorant les indicateurs de santé publique de notre Picardie.

Je vous remercie de l’attention que vous avez bien voulu m’accorder.