TRIBUNE JUILLET-AOÛT 2012 : SOMMET RIO+20, LE FUTUR QUE NOUS VOULONS VRAIMENT
Sommet «Rio+20» : le futur que nous voulons vraiment
La crise économique et financière – dont les conséquences sont terribles pour les plus démunis – occupe aujourd’hui tout le devant de la scène. Du coup, les préoccupations environnementales apparaissent à certains comme un luxe en décalage avec les urgences du moment.
On aurait bien tort de penser de la sorte. En effet, ça serait oublier que les activités humaines, et donc l’activité économique, existent sur une planète unique et fragile dont elles utilisent les ressources pour produire de la richesse.
Et cette planète connaît aujourd’hui une quadruple crise écologique sans équivalent dans l’histoire. Le dérèglement du climat, la pénurie des ressources, l’effondrement de la biodiversité et la crise sanitaire liée à la dégradation de l’environnement constituent des menaces pour la planète et la survie de l’Homme, bien sûr, mais également, et à plus court terme, pour notre économie.
Le coût du changement climatique est ainsi estimé à 100 milliards de dollars par an rien que pour l’Amérique du Sud et les Caraïbes d’ici 2050. La raréfaction inéluctable des ressources naturelles va faire s’envoler les coûts de production dans les prochaines années.
Les produits chimiques qui empoisonnent les insectes pollinisateurs pourraient nous priver d’un service dont la valeur en termes de production agricole a été chiffrée à 250 milliards de dollars. Dans notre pays, l’explosion du nombre de cas de cancers, dont une partie est liée aux pollutions, coûte chaque année plus de 10 milliards d’euros en coûts sociaux divers selon The Economist.
Tout est donc lié ! Et l’échec du récent sommet du développement durable «Rio+20» va non seulement contribuer à laisser se dégrader notre planète, mais aussi à affaiblir durablement nos économies.
Il est grand temps de réaliser que planifier l’activité économique à long terme sans tenir compte des réalités écologiques est le plus mauvais des calculs !
François Veillerette,
Vice-président Environnement, Alimentation, Santé