Intervention de Franck Delattre, session du 16 décembre 2010

Intervention de Franck Delattre
Pour le groupe Europe Écologie – Les Verts

Monsieur le Président
Monsieur le Président du CESER
Mes chers collègues

Je commencerai mon intervention en remerciant l’ensemble des services qui tout au long de l’année permettent à notre commission de travailler dans les meilleures conditions. Président de la commission 2, je ne peux que me féliciter du climat de travail positif qui caractérise notre commission, services et ensemble des élus compris.
L’analyse d’un budget peut prêter à nombre d’interprétations et de commentaires et depuis l’ouverture de cette session j’entends dire que notre volonté de rigueur budgétaire renforcée se traduirait par un abandon de notre volonté à déployer dans les limites de nos capacités une solidarité toujours plus affirmée avec les Picards.
Je vais donc m’attacher à pointer dans le cadre des compétences propres à notre commission quelques unes des politiques de solidarité que ce budget 2011 déploie.

En matière d’aménagement du territoire,
Le soutien au logement social se traduit par 8 millions d’Euros tant pour la construction que la réhabilitation ceci dans un contexte de désengagement fort de l’état et de volonté d’orienter les fonds vers des zones dites tendues dont la Picardie est presque totalement exclue (les milliers de personnes en Picardie en attente d’un logement social qui sont pour l’instant hébergées, mal logées ou sans logement apprécieront ce classement en zone non tendue).
Pour mémoire, avant 2004, la région ne participait pas à la construction de logements sociaux, en 6 ans, nous sommes devenus un acteur incontournable pour l’ensemble des bailleurs tout en jouant un rôle de locomotive en matière d’exigence environnementale et d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
Il convient de souligner qu’en 2011, nous appuierons nos décisions de financement sur la réalité des besoins exprimés par les Plan Départementaux de l’Habitat et les programmes locaux pour l’habitat.
(Exemple de LOGIVAM)

La lutte contre la précarité énergétique sera elle aussi, un axe majeur de notre politique logement en 2011 car permettre aux picards d’avoir un toit est une absolue nécessité, leur permettre de pouvoir se chauffer correctement sans exploser leur budget l’est tout autant.

Notre solidarité s’exprimera aussi à l’égard des zones urbaines sensibles, donc des populations les plus en difficultés grâce à notre participation aux financements des Programmes de Rénovations Urbaines, via les CRA qui cette année encore verront 25 millions d’euros programmés dans le cadre de notre solidarité avec les territoires que sont les agglomérations.
Toujours dans le cadre de l’aménagement du territoire, l’accès à l’outil informatique et donc la lutte contre la fracture numérique via Picardie en ligne ainsi que la résorption des zones blanches en matière de téléphonie mobile bénéficiera de près d’un million d’euros.

En matière d’environnement,
Notre incitation et notre soutien au développement des chaufferies urbaines aux bois avec structuration de la filière seront poursuivis afin de faire de notre Région un exemple en ce domaine mais aussi afin de permettre aux habitants des quartiers concernés de bénéficier d’un prix de l’énergie maitrisé. Une grande partie de ces chaufferies se situant en Zones urbaines sensibles, la baisse du prix du chauffage urbain sera directement orientée vers une population en grande précarité financière.
Apporter une énergie renouvelable, produite avec du bois en grande partie Picard, pour un prix défiant toutes les énergies fossiles tout en structurant une filière économique en devenir constitue bien une politique alliant, le respect de l’environnement, l’économie et le social.
C’est bien l’objectif que doit nous assigner notre Agenda 21, à savoir dans toutes nos décisions, dans toutes nos politiques, nous devrons dorénavant mettre en place une conditionnalité environnementale forte, nos décisions d’aujourd’hui feront la qualité de vie des générations à venir.

La mise en place d’un plan énergie – climat régional s’inscrit dans cette exigence. Il privilégiera la maitrise des consommations énergétiques en promouvant les politiques d’aménagement et de déplacements économes en énergie, en aidant à l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments dont la réhabilitation des logements sociaux et en aidant le développement des énergies renouvelables et décentralisées qui favoriseront l’émergence de filières et de compétences favorables à l’emploi et à la mise en valeur des territoires. 5 millions d’euros sont inscrits pour ce plan régional.
Dans la même veine, nous accompagnerons les collectivités qui décideront de mettre en place des Plans Energie Climat Territoriaux, 1,4 millions d’euros sont prévus à cet effet. Ces plans doivent permettre de réaliser un bilan complet des consommations énergétiques et des rejets en CO 2 d’un territoire.
Grâce à ce bilan, les collectivités pourront optimiser leur fonctionnement afin de diminuer leur empreinte écologique mais elles pourront aussi développer des politiques d’aménagement, d’habitat, de transport visant à diminuer la consommation d’énergie et les rejets de CO2.
Ces plans visent aussi à adapter les territoires à l’inéluctable changement climatique que seul quelques irréductibles refusent de voir. Il faut en effet se préparer dès maintenant afin d’anticiper au mieux des changements qui pourront être sans doute importants pour ne pas dire violents avec les conséquences humaines en premier lieu et plus prosaïquement financières qui en découleront. Notre budget 2011 comme les précédents prend déjà en compte les conséquences d’événements climatiques hors norme puisque la prévention des inondations et la prévention des risques littoraux bénéficient de 1,6 millions d’euros pour l’un et 316 000 euros pour l’autre.
Nos efforts en matière de transport sont maintenus.
Les tarifs aidés que sont les Picardie Pass, constituent une véritable solidarité avec les Picards qu’ils doivent travailler loin, qu’ils soient étudiants ou à la recherche d’un emploi.
La totalité des lignes budgétaires de cette politique représentent pratiquement 14 millions d’euros.
Les 360 000 euros de budget pour financer la desserte entre Château Thierry et Reims constitue un exemple précis de notre solidarité avec les Picards devant impérativement prendre le train pour aller travailler.
Notre région déjà particulièrement bien classé en matière de TER, tant pour le nombre d’usagers que pour la qualité des services rendus poursuivra en 2011 sa politique d’acquisition de matériel neuf roulant et ceci pour un montant de 12 Millions d’euros. Nous nous donnons chaque année, la capacité de rendre le train plus attractif que la voiture.
Nous connaissons tous l’intérêt crucial du projet Picardie – Roissy, 2011 verra ce projet avancer et ce n’est pas moins de 3 600 000 euros qui seront mobilisés pour les études opérationnelles dont leur première phase devrait décider du choix du tracé définitif et des aménagements à réaliser sur le réseau existant. Notre région s’est très fortement investie dans ce projet dont l’intérêt économique d’accès aux emplois de la plate forme de Roissy est immense tout en n’oubliant pas l’intérêt environnemental et de qualité de vie représenté par une desserte train performante.

En matière de tourisme,
les 2 millions d’euros inscrits doivent nous permettre de développer une offre nouvelle de produits touristiques. En effet, notre région possède de nombreux atouts pour développer une économie touristique performante et génératrice d’emplois. Nos patrimoines architecturaux et naturels sont de véritables richesses que nous devons savoir protéger tout en exploitant leur immense potentiel. Notre politique environnementale de protection des sites naturels tend à préserver ces lieux riches en faune et flore, un tourisme très respectueux de son environnement voire pédagogique fait de découvertes et d’explication de la biodiversité peut y être développé.
Finissant mon intervention par la coopération décentralisée, je tiens à dire que notre volonté de solidarité ne peut s’affranchir d’une solidarité avec les pays qui souffrent, victimes de l’exploitation de leurs ressources naturels depuis longtemps, ils sont victimes dès maintenant et le seront encore plus à l’avenir des changements climatiques dus à notre mode occidental de développement économique prédateur des ressources, des hommes et de l’environnement.
Maintenir notre coopération décentralisée qui a rejoint les compétences de notre commission 2 n’est pas une nécessité, c’est un impératif absolu.
Nous avons créé des relations de confiance au cours des années passées avec nos partenaires, la Picardie est connue et reconnue, s’est pour nous très important de maintenir cette confiance qui un honneur. Oui la période est difficile, oui les budgets sont contraints, mais même dans l’adversité nous devons aller là ou notre cœur nous porte ! Au risque à défaut d’y perdre notre âme !

Remonter