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Schéma Régional Climat Air Energie – discours de hélène Gassin

Mesdames et messieurs, monsieur le rapporteur du CESER,

 

Une semaine après l’échec de Rio+20, la Région présente, après une année de travail approfondi en copilotage avec les services de l’Etat, son projet de Schéma Régional Climat Air Energie. Ce Schéma un peu aride est une feuille de route détaillée pour que notre région relève les défis du 21ème siècle.

 

S’il y a un enseignement à retenir des échecs successifs des sommets internationaux, c’est bien que les collectivités territoriales devront être au couer de la mobilisation.

 

La voie tracée par le SRCAE est à la fois nécessaire pour protéger l’environnement, mais également bénéfique pour l’économie francilienne.

 

En effet, consommer moins et produire localement des énergies renouvelables, cela veut dire plus d’emplois, des filières locales et des factures énergétiques réduites pour les ménages et les entreprises.

 

Si l’Ile-de-France représente 20% de la population sur quelques % du territoire national, notre objectif est qu’elle relève les défis énergétiques et climatiques en divisant par quatre ses émissions de gaz à effet de serre avant 2050 et que son taux d’indépendance énergétique passe à 45% contre 5% aujourd’hui. Le SRCAE montre que cela est tout à fait possible. Et bien sûr sans recourir aux huiles de schistes de notre sous-sol.

 

Le SRCAE, présenté aujourd’hui aux élus régionaux avant son adoption définitive à l’automne, montre le chemin à suivre, en donnant à la fois les objectifs globaux à atteindre mais également le chemin détaillé pour y parvenir. Il est assorti de recommandations adaptées à chaque acteur et secteur d'activité.

 

Le SRCAE souligne l’ampleur de l’effort à engager : si nous voulons respecter nos engagements climatiques, il faut changer de braquet maintenantengager résolument la transition énergétique.

 

Ces objectifs doivent avoir valeur d’engagements pour tous les acteurs concernés. Les collectivités, à travers leurs Plans Climat Energie Territoriaux, mais aussi l’ensemble des acteurs du territoire, peuvent s’appuyer sur le SRCAE pour s’investir dans la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies renouvelables. La voie est tracée, il faut désormais la suivre.

 

Que nous dit ce schéma ?

 

Si nous voulons participer à l’atteinte des objectifs de notre pays et de l’Europe, nous devrons atteindre les objectifs suivants :

20% d’économies d’énergie à 2020, 56% à ,2050

Passer de 5% aujourd’hui à 11.5 % en 2020 et 45% en 2050 pour la production locale d’énergies renouvelables

Enfin, celà signifie une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 28% en 2020 et 75% en 2050.

 

C’est ambitieux, mais nous savons aussi aujourd’hui comment y parvenir.

 

Sans surprise, le coeur de l’effort de maîtrise des consommations d’énergie repose sur les bâtiments et les transports.

 

Le rythme de rénovation doit être multiplié par trois, pour passer de 45 000 à 125 000 logements rénovés chaque année (2,5% du parc par an). Le secteur tertiaire doit également accélérer les rénovations énergétiques avec  7 millions de m²/an (3,3% du parc par an).

 

La qualité des rénovations devra elle aussi s’améliorer et viser le niveau BBC.

 

Nos modes de chauffage devront aussi évoluer : fin du chauffage électrique dans le neuf, du chauffage aui fioul et au charbon et augmentation de 40% du nombre de logements raccordés aux réseaux de chaleur.

 

Pour les transports, le SRCAE repose sur l’application du Plan de Déplacement Urbain d’Ile-de-France. Il prévoit la réduction de 2% du trafic automobile, le fort développement des transports en commun (+20%) et de la marche et du vélo (+10%). Ceci permettra de réduire les émissions du secteur de 20%. Non seulement le respect du PDUIF est un impératif, mais cet effort devra être notoirement accru après 2020 pour atteindre le facteur 4 en 2050.

 

En matière d’énergies renouvelables, passer de 5% aujourd’hui à 11,5% dès 2020 et 45% en 2050 implique un changement d’échelle.

 

Le développement des réseaux de chaleur nous ^permettra de mobiliser notre potentiel en géothermie – multiplication par 2 – ou en valorisation des différentes formes de biomasse, une multiplication par près de 30 est non seulement nécesaire mais possible .

 

Pour le solaire thermique, il s’agit d’atteindre en 2020 le taux d’équipement actuellement observé en Allemagne ce qui revient à multiplier par 45 la capacité installée.

 

Pour le solaire photovoltaique, l’objectif de multiplication par 68 paraît inatteignable... mais pourtant, il s’agit seulement de rattraper le taux d’équipement moyen français !

 

Concernant l’éolien, objet d’une annexe dédiéé, tout ou quasiment reste à faire. Notre potentiel est largement suffisant pour atteindre nos objectifs de 800 GWh par an.

 

Le Schéma Régional Eolien, décrit en effet une fourchette allant de 400 à 1200 GWh par an en tenant pourtant compte des très nombnreuses restrictions pesant aujourd’hui sur cette filière.

 

Ce document liste les zones favorables en dehors desquelles aucune installation d’éoliennes ne sera possible. Ce schéma n’a pas le pouvoir d’imposer mais seulement d’interdire. Vous comprendrez qu’un tel tel pouvoir de contrainte doit être utilisé avec parcimonie.

 

En conséquence, le Président Huchon et moi même avons défendu une approche ouverte et respectueuse des choix des collectivités locales, qui n’est à ce jour pas partagée par la préfecture. Nous vous proposons donc d’adopter un avis réservé et de demander au Préfet de région[1] de soumettre à la concertation les hypothèses hautes du schéma contrairement à ce qui est prévu à ce jour.

 

 



[1] A compter du 30 juin 2012, le SRE relève de l’autorité du seul Préfet de région.