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Pour une région qui respire

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Une tribune du groupe EELV

Depuis le début de l’année, la qualité de l’air en Île-de-France n’a peut-être jamais été aussi mauvaise. Les pics de pollution, dépassant largement les normes autorisées, se sont succédé dans une indifférence étourdissante.

Les conséquences sur la santé sont considérables, avec la multiplication des cancers et de plusieurs maladies respiratoires et cardiovasculaires. En France, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 42 000 le nombre de « décès prématurés » dus à la pollution de l’air. Selon une étude récente, les personnes de plus de 30 ans vivant dans les grandes villes européennes pourraient gagner jusqu’à 22 mois d’espérance de vie si les niveaux moyens de particules fines étaient ramenés au seuil préconisé par l’OMS.

Cet impact sanitaire est ainsi largement reconnu et presque banalisé. Nous allons jusqu’à confiner nos enfants dans leurs salles de classe et à les interdire d’activités sportives pour ne pas les exposer ! Face à ce constat, la seule mesure proposée par les autorités est de sensibiliser les automobilistes à la vitesse. Cette réponse n’est pas à la hauteur des enjeux : d’une part l’efficacité de cette mesure n’est pas prouvée avec les moteurs modernes, de l’autre, elle ne s’attaque en rien aux racines du problème. La France risque ainsi une lourde condamnation par la Cour de justice européenne pour non-respect des directives concernant la qualité de l’air. Ce n’est pourtant pas le seul chemin possible. Des solutions existent pour mettre progressivement fin à ce scandale sanitaire.

Dans un premier temps, il faut réduire la part du diesel, principal émetteur de particule fine, dans le parc automobile français, en arrêtant le coup de pouce fiscal dont il bénéficie. Il faut également réorganiser radicalement la circulation lors de pics de pollution, en imposant par exemple le contournement des agglomérations pour les poids lourds.

À moyen et long terme, nous devons reconvertir l’industrie automobile, construire des véhicules plus sobres et moins polluants, et surtout sortir du tout-automobile en privilégiant les transports en commun, les modes de déplacement doux et les solutions innovantes (covoiturage, autopartage…).

Enfin, que cela soit pour nos poumons ou pour la planète, nous devons créer dans nos agglomérations des zones où aucun véhicule polluant, des diesels au 4X4, ne pourra circuler. C’est à travers cette mutation que nous rendrons nos villes plus saines et plus agréables à vivre.

Groupe Europe Ecologie-Les Verts