Pollution de l’air : pour une cellule de crise initiée par la Région
Les écologistes demandent à la Région d'initier une cellule de crise pour prendre des mesures immédiates lors de pics de pollution de l'air comme la gratuité des parkings résidentiels, celle des transports, la circulation alternée... Cette cellule réunirait les organismes concernés (comme Airparif) et les représentants institutionnels des différents échelons concernés (communes, intercommunalités, départements, métropole, région et préfecture).
Paris, le 18 juin 2014,
En mars dernier, les franciliens ont subi un pic de pollution d'une durée et d'une ampleur sans précédent. Pendant onze jours, les taux de particule ont largement dépassé les seuils d'alerte sur l'ensemble du territoire. Il a fallu une dizaine de jours et surtout la pression intense de Pierre Serne, le Vice-président écologiste au Transports et de Cécile Duflot, alors au gouvernement, pour que la gratuité des transports puis la circulation alternée se mettent en place*. Mesures qui se sont avérées -comme prévu - efficaces.
L'Organisation Mondiale de la Santé a déclaré récemment que la pollution de l'air pouvait être qualifiée de cancérigène**. La commission européenne a dans la foulée évalué que plus de 42 000 décès prématurés pouvaient être chaque année en France imputés à des épisodes de pollution de l'air. "Sans oublier les maladies respiratoires, asthmes, allergies, touchant les personnes les plus fragiles, directement imputables à ces émissions", signale le conseiller régional Jacques Perreux, qui rappelle par ailleurs que "la France a été rappelée à l'ordre par la Commission européenne pour son dépassement régulier des valeurs limites de particules".
"Nous sommes aujourd’hui face à des dysfonctionnements. Il est invraisemblable d’avoir eu à relancer l’Etat en mars pour qu’il mette en place la circulation alternée, alors que les Franciliens vivaient un pic de pollution terrible depuis plusieurs jours, comme il est invraisemblable que l’Etat poursuive sa politique favorable au diesel, comme si de rien n’était », déplore Pierre Serne.
"Ne pas réagir immédiatement lors d'un pic de pollution peut être qualifié de non assistance à personnes en danger", déclare Mounir Satouri, président du groupe des élu/es écologistes au Conseil régional d'Ile-de-France. "Il est indispensable pour la santé de nos concitoyens de mettre en place des procédures immédiates pour diminuer la concentration de polluants dans l'air. A situation de crise, ilf aut une cellule de crise. Elle n'existe pas, créons là!".
Les écologistes régionaux proposent ainsi que la Région coordonne une cellule de crise réunissant les responsables d'Airparif et les représentants institutionnels des différents échelons concernés (communes, intercommunalités, départements, métropole, région et préfecture). Réunie dès l'annonce du pic, elle aurait pour mission d'instaurer la mise en application automatique de la gratuité des transports, de la circulation alternée et aussi de la gratuité des parkings résidentiels ou celle des parkings relais dans les gares franciliennes... Sa mission incluerait également d'autres mesures comme la limitation du trafic aérien, le contrôle des entreprises polluantes, la limitation des épandages agricoles. Surtout, pour accroître l'efficacité de ces dispositions, elle aurait à charge de renforcer l’information routière sur la gratuité des transports en commun, renforcer l’information aux établissements scolaires, gymnases et associations qui pratiquent encore bien souvent des activités sportives lors des pics de pollution.
"C'est à l'échelle régionale que les mesures les plus efficaces peuvent être prises pour diminuer la pollution de l'air", conclut Mounir Satouri. Par ailleurs, la pression permanente des écologistes amène la Région à proposer nombre de solutions à long terme : le développement des transports en commun, le remplacement du tout diesel, une politique climat ambitieuse....
L'intégralité de la Question d'actualité EELV Qualité de l'air est ici
Pour en savoir plus :
* Journal Du Dimanche : circulation alternée, les coulisses politiques d'un feu vert
** Le Monde : "L'OMS déclare cancérigène la pollution de l'air extérieur"
Le Monde, "Particules fines, vraiment 42 000 décès prématurés en France", avec les sources officielles de ce chiffre provenant de la commission européenne.
Airparif : bilan de l'épisode de pollution de mars 2014 et de la circulation alternée