Niche jardins solidaires
Niche du groupe EELV le 24 juin 2011 sur les jardins solidaires
Le projet de jardins solidaires ne provient pas d’abord des 51 têtes du groupe EELV, qui sont certes des tetes bien faites, mais des initiatives citoyennes qui fleurissent un peu partout en ile de France depuis quelques années.
En quoi consistent ces initiatives qu’elles prennent comme nom jardin collectif, jardin communautaire, jardin d’insertion, jardin du cœur… ?
A se regrouper entre voisins, entre amis, par réseau pour jardin ensemble quelques dizaines de metres carrés, voire quelques milliers.
Cela va bien au delà du plaisir de faire pousser des légumes et des fruits, de la joie de se se découvir main verte et du bien être de manger des aliments sains, ce qui est déjà important.
Beaucoup de ces initiatives expriment une demande sociale des familles modestes, parce que cette activité est pour elles parfois vitale et souvent un moyen d’accéder au droit de bien-manger.
Au delà, et peut être l’essentiel, c’est le besoin de parler, d’échanger des savoirs, savoirs faire, des souvenirs des racines rurales, parfois une vision du monde faite de circuits courts, de partager entre générations et entre cultures et de faire naitre de ces partages et de ces échanges du métissage, du plus, des nouvelles cultures en somme.
Pour ma part, je suis particulièrement sensible au fait que ces initiatives, surtout en bas d’immeubles, procèdent d’une réappropriation sociale de certains espaces publics. De ces espaces qui appartiennent à tout le monde mais en définitive n’appartiennent à personne. Je veux dire des espaces dont personne n’est responsable. A travers ces initiatives se recréer du bien commun.
Il ne s’agit pas bien évidemment d’affubler ces initiatives de toutes les vertus. Ce n’est pas une révolution mais on peut se dire qu’ elles recèlent les ingrédients d’un nouveau monde comme en parle Edgar Morin dans ses textes sur la métamorphose.
Notre dispositif vise tout simplement à favoriser, à être le coup de pouce qui rend possible ce désir de jardins collectifs.
Le dispositif Jardins solidaires poursuit trois objectifs principaux :
Développer la vie de quartier autour d’une activité durable et participer au développement du lien social ;
Contribuer à l’amélioration du cadre de vie par la réappropriation de la nature en ville ;
Favoriser l’accès des ménages les plus modestes à des produits maraichers de qualité.
Il se décompose en 3 volets :
Le premier, pour apporter une aide régionale à la création, l’agrandissement ou la restauration de jardins collectifs. Il prendra la forme d’un appel a projet.
Le règlement souligne qu’une attention particulière sera donnée aux projets ayant une forte dimension sociale, implantés sur des territoires écologiquement prioritaires. les projets innovants et ayant une forte composante éducative seront prioritaires. Par ailleurs, les projets devront être participatifs, ouverts sur leurs environnements locaux, et promouvoir une gestion différenciée des activités de jardinage (récupération des eaux pluviales, zéro pesticides et compost…
Les projets seront selectionnés par un jury, qui réunira des élus, des représenants des réseaux associatifs, les organismes associés (ARENE, NATUREPARIF, AEV, ATELIER, CERVIA).
Le deuxième volet, vise à encourager les bailleurs sociaux à mettre des espaces libres à disposition pour la création de jardins collectifs, grâce à l’instauration d’une prime.
Le troisième volet concerne l’accompagnement et l’animation sociale des projets. une étude spécifique sera lancée pour recenser ces besoins. Elle s’intéressera également aux structures associatives comme les AMAP, les associations de jardins familiaux, et les jardins de Cocagne. L’étude fera l’objet d’une restitution sous forme de table ronde.
Je souhaite remercier, le réseau Graine de Jardins, les personnes du dispositif Main Verte de la Ville de Paris, Alice Le Roy et tous les groupes de la majorité qui ont tous apporté leur petite graine, Hélène Gassin et Emmanuelle Cosse.