Lutte contre le décrochage scolaire
Lutte contre le décrochage scolaire - 30/09/11
Le gouvernement a entrepris depuis son installation en 2007 une opération de démantèlement de l'Education Nationale.
• Ainsi, cette année comme l’an passé 16 000 postes ont été supprimés, et 14 000 le seront l’an prochain, ce qui porte à 80 000 le nombre de postes supprimés sous l’ère Sarkozyste. Triste bilan, triste rentrée !
• Pour exemple, dans le 1er degré, les aides administratives aux directeurs et directrices sont supprimées.
Comment mettre en place des parcours individualisés, l’accompagnement personnalisé, une pédagogie différenciée avec plus d’élèves par classe alors qu’il nous faudrait des enseignants surnuméraires ?
Oui, la majorité gouvernementale fait subir une régression sans précédent à l'école publique, laïque et hypothèque l’avenir de notre pays.
Face à elle, la majorité régionale mène une politique courageuse et ambitieuse pour réduire les méfaits de cette politique gouvernementale. Nos actions ne doivent évidemment pas exonérer l’Etat de ses missions. En l’état actuel des choses, s’engager aux côtés des jeunes et des enseignants, les soutenir et les encourager à développer des projets pour lutter contre le décrochage scolaire, nous paraît essentiel.
La niche que l’on nous propose d’adopter est une réponse à ces ravages. La lutte contre le décrochage scolaire doit être impitoyable. Comme le dit très justement notre collègue Philippe Mérieu, Vice Président de la Région Rhone Alpes, « la valeur d’une société se révèle à sa capacité à ne laisser personne au bord du chemin ».
Le rôle de l’école est de former de futurs citoyens éclairés, autonomes et responsables, capables de s’insérer professionnellement et non pas d’accroître les inégalités sociales. L’école doit favoriser le vivre-ensemble par delà les différences sociales, géographiques et culturelles. Les internats ne doivent pas être seulement d’excellence. Chaque élève doit retenir notre attention et les écoles de la deuxième chance doivent exister dans tous les départements franciliens.
Les résultats des évaluations de nos élèves montrent l’écart croissant entre deux groupes : celui des excellents élèves et celui des élèves en très grande difficulté. Et aujourd’hui, malheureusement, le premier groupe ne sert plus de locomotive au second. Nous ne voulons pas l’excellence pour une élite mais l’excellence pour tous qui passe notamment par l’accès à la culture, facteur de réussite scolaire comme le démontrent différentes études.
La démocratisation de l’accès à l’école, menée depuis 1959 et la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans est une réalité, une réussite. Mais elle ne s’est malheureusement pas accompagnée d’une démocratisation de la réussite. Faute d’un accompagnement réellement efficace des élèves dont les situations sociales et personnelles sont les plus difficiles, un pourcentage important d’élèves décrochent au cours de leur scolarité. Il sont ce que Philippe Mérieu appelle les « exclus de l’intérieur ».
Le décrochage scolaire est, nous le savons, un phénomène complexe, lié à de nombreux facteurs, qui apparaît parfois très tôt, dès les premières années de l’école primaire. Il ne faut pas oublier non plus que le décrochage peut intervenir bien plus tard dans la scolarité, y compris au cours des premières années du supérieur… Quoiqu’il en soit ce n’est pas en réduisant les moyens de l’éducation nationale, ce n’est ni en supprimant des postes d’enseignants ni les RASED qu’on le combattra.
Alors comment lutter contre le décrochage scolaire ?
Etant donné l’interdépendance des différents facteurs qui conduisent au décrochage d’un élève, la réponse doit associer différents acteurs. L’école évidemment, à travers les enseignants. Les parents, tant le comportement familial est essentiel pour stimuler, encourager et équilibrer un jeune. Les conseillers d’orientation, les missions générales d’insertion ont évidemment leur rôle à jouer. Dans tous les cas, il s’agit de proposer des processus d’accompagnement individuels et collectifs, de redonner confiance, de redonner envie, et de proposer des parcours adéquats au jeune en situation d’échec scolaire. En somme il s’agit de créer les conditions d’un « raccrochage ».
La proposition du groupe socialiste nous semble intéressante car elle tient compte de la complexité du phénomène et propose justement de soutenir les différents acteurs qui ont les moyens de lutter contre le décrochage. L’aide régionale accordée aux associations, notamment à travers le fonds régional proposé par cette niche, se fera en effet autour de 4 axes.
1° Le soutien aux jeunes dans leur parcours
Tous les lycéens et en particulier les plus fragiles doivent pouvoir accéder gratuitement au soutien scolaire par des encadrants de qualité, capables d’aider efficacement les élèves sous forme de tutorat ou d’aide à domicile… Nous nous réjouissions de cette proposition, car le soutien scolaire ne saurait être réservé à une élite, ni être l’apanage de structures privées vers lesquelles même les familles modestes se tournent... La subvention régionale devra être conditionnée à la qualité de l’aide pédagogique apportée ainsi qu’aux résultats obtenus.
2° L’accompagnement social des parents
Le décrochage scolaire est l’affaire de toute la famille. C’est pourquoi, il est utile de créer ou re-créer des liens dans la cellule familiale et au sein des établissements entre parents, d’alphabétiser notamment les mères à qui seules revient encore trop souvent la responsabilité du suivi des enfants.
3° Le soutien à la maîtrise de langues
Nous ne le dirons jamais assez l’accès à la culture est un facteur de réussite. A travers elle, la maîtrise des langues doit être acquise. Il faut permettre aux élèves de suivre des stages à l’étranger pendant les vacances scolaires. Il faut que les lycéens retrouvent l’estime de soi en s’appropriant notre langue et notre culture.
4° Le raccrochage des élèves sortis prématurément du système scolaire
Il faut redonner de l’espoir aux élèves sortis du système scolaire en leur permettant de construire leur parcours professionnel.
Pour que cette grande cause régionale ne devienne pas éphémère, il faudra un suivi à travers un forum bi-annuel
Au lendemain de la grande mobilisation du monde enseignant condamnant la politique gouvernementale, la région se fait un devoir d’aider tous les élèves et surtout ceux que les différentes réformes oublient au bord du chemin.
C'est pourquoi la lutte contre le décrochage scolaire a retenu toute notre attention et qu'EELV la votera.