Les nuisances aériennes
Question d'actualité sur les nuisances aériennes - 17/11/11
C’est aujourd’hui, jeudi 17 novembre 2011, qu’entre en vigueur le nouveau plan de Nathalie Kosciusko-Morizet, visant diminuer les nuisances sonores dues au trafic aérien dans notre région, à Orly et Roissy. Selon la ministre, le rehaussement de 300 mètres de l’altitude à laquelle les avions amorcent leur descente permettrait une réduction de 50% du niveau sonore et une baisse de 60% des personnes exposées à plus de 65 décibels à chaque mouvement aérien.
De très nombreuses associations de défense de l’environnement ou de riverains, ainsi que des centaines d’élus de tous bords politiques sont néanmoins extrêmement sceptiques sur l’efficacité réelle des mesures préconisées par la ministre. En effet, leur application ne fera que déplacer le problème et les nuisances toucheront des centaines de milliers de franciliens supplémentaires, qui se trouvent désormais sous les couloirs aériens du fait de l’allongement des trajectoires d’approche. Ainsi, l’application de ce plan aura des conséquences désastreuses pour l’environnement sonore des franciliens.
En revanche, si les riverains les plus proches des aéroports peuvent être légèrement allégés, le relèvement de 300 mètres ne permet pas, contrairement à ce qu’affirme la ministre, « d’avoir deux fois moins de bruit ». En réalité, ce relèvement permettra de diminuer le bruit perçu de 2,5 décibels sur quelques kilomètres, soit une différence imperceptible par l’oreille humaine selon Bruitparif.
Par ailleurs, l’allongement des différentes trajectoires d’atterrissage survolant l’Ile-de-France aura pour conséquence d’allonger les temps de vol et par conséquent les consommations de kérosène et rejets nocifs.
Nous regrettons que les fortes réserves des élus et de la population, reprises par le commissaire enquêteur n’aient pas été retenues dans l’élaboration du plan. De même, les solutions alternatives proposées par les experts aéronautiques n’ont pas été soumises à un arbitrage. Une fois de plus, les objectifs du Grenelle sont sacrifiés par le gouvernement.
Monsieur le Président, nous connaissons votre préoccupation sur ce sujet, et souhaitons connaître les dispositions que vous comptez prendre pour obtenir un moratoire sur l’application de ces mesures, afin que toutes les possibilités soient étudiées. De nombreuses associations ont annoncé vouloir faire annuler l’arrêté de modifications des couloirs aériens par un recours en justice. Nous demandons que la Région leur apporte officiellement son soutien et s’associe à leurs démarches.