La Métropole de Paris, c’est la fin de la Région Ile-de-France
Les élus écologistes d’Ile-de-France prennent acte des révélations publiées par le journal Le Monde ce lundi 4 mars 2013, concernant le projet de loi de décentralisation. Jean-Marc Ayrault devrait ainsi annoncer mercredi 6 mars la création d’une Métropole de Paris regroupant 10 millions d’habitants sur les 11,7 millions que compte la région Île-de-France.
Pour Mounir Satouri, président du groupe EELV et élu des Yvelines, « c’est un coup fatal porté à l’égalité des territoires. En concentrant les investissements dans une zone centrale, on ne fera qu’aggraver les fractures géographiques et sociales. Sans parler du sentiment de relégation et d’abandon que ressentiront les populations de la grande banlieue. La Métropole de Paris, c’est la fin de la Région Ile-de-France. »
« On prépare déjà un siège de « super maire » pour le ou la future maire de Paris, pour lui permettre d’aller faire la compétition avec Berlin ou Londres. Pourtant, les habitants de l’Ile-de-France attendent d’abord qu’on s’occupe de leurs conditions de vie au quotidien. Ils veulent une métropole de proximité ancrée dans un territoire et pas uniquement tournée vers la compétition internationale. »
Ayant notamment la main sur la politique du logement, cette superstructure créera une région a deux vitesses, où la grande banlieue subira une double peine, à la fois privée des emplois et des politiques de logement.
« Avec ce projet, le gouvernement choisit de marginaliser la Région, qui a pourtant fait la preuve d’une vision et d’une constance unanimement saluées par les acteurs de l’habitat. Cela risque de remettre en cause cet engagement, la Région ne pouvant accepter de se voir cantonnée au simple rôle de guichet » poursuit Emmanuelle Cosse, vice-présidente au logement et à l’habitat. La Région Île-de-France investit chaque année 250 millions d’euros dans sa politique régionale du logement.
Pour les écologistes, l’Acte III de la décentralisation doit être celui de l’avènement des Régions, garantes de la solidarité plutôt que de la mise en concurrence des territoires. Il doit également permettre de simplifier le millefeuille territorial. Or, avec le projet présenté, on ne fait que rajouter des clubs de Présidents et des strates supplémentaires, qui leur permettront d’échapper au non cumul des mandats et qui éloigneront encore plus les citoyens de la prise de décision.
Mounir Satouri, président du groupe EELV
Emmanuelle Cosse, vice-présidente au Conseil régional en charge du logement