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Intervention générale budget 2012 – Formation professionnelle, apprentissage et emploi

Intervention générale budget 2012 - Formation professionnelle, apprentissage et emploi

Monsieur le président, monsieur le vice-président, chers collègues,

Beaucoup de choses ont déjà été dites, notamment sur l’importance stratégique de ce budget en ces temps moroses. En un an, nous avons enregistré en France une hausse de 5,2% de demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C. Avec cette évolution, nous avons aujourd'hui 4 193 000 demandeurs d’emplois dans notre pays.

Ces chiffres, (Le Monde NOv. 2011) signent de toute évidence l'échec cuisant de la politique du gouvernement. Plus particulièrement, la défiscalisation des heures supplémentaires dans un contexte de crise a été une erreur pour notre pays.

Ces chiffres, ils doivent aussi nous interpeller au niveau régional. C'est la première fois que nous allons parler d'emploi en même temps que de formation professionnelle.

Pour cette raison, cette annexe est stratégique. A cet égard, le recul d'un certain nombre de crédits de paiement nous a inquiété. Heureusement, de nombreux amendements ont été déposés pour rétablir partiellement cette anomalie.

Nous, écologistes, avons une feuille de route claire en matière d'emploi. Fort heureusement, elle rejoint largement les priorités affichées par le VP M. Maurel. Elle suppose évidemment un effort budgétaire en direction de la « formation professionnelle » et de l'apprentissage, car la qualification des Franciliens sur des compétences d’avenir est gage d'un meilleur taux d'emploi.

Cependant, ces politiques doivent être soutenues à travers le prisme de trois priorités phares :

La première, c’est la priorité sociale : nous devons continuer à axer prioritairement nos politiques en direction des premiers niveaux de qualification et en direction des demandeurs d’emploi. Dans ce contexte, le groupe EELV considère que la formation qui bénéficie aux chômeurs aurait mérité un effort budgétaire supplémentaire, d’où le dépôt de deux amendements à cet effet.

La seconde priorité, c’est celle de la vision à long terme. Elle implique, tout d’abord, une attention particulière à la qualité des formations. Qualité sur le plan pédagogique, mais par la promotion de formations de longue durée. La vision du long terme implique, évidemment, l'inscription permanente de nos politiques dans la perspective de la conversion écologique et sociale. Oui, nous devons verdir nos formations, toutes nos formations. « Oui » également, nous devons proposer de nouvelles formations, pour cela de l’audace, de l’innovation, de l’expérimentation pour répondre aux nouvelles exigences. « Oui » enfin, nous devons former les formateurs aux compétences de demain.

Pour compléter le tout, nous devons veiller à l’ancrage territorial de nos actions. Cet ancrage est le garant, également, de la qualité et du long terme, car il est nécessaire de valoriser les savoir-faire locaux. A cet égard, nous serons attentifs, en cette année 2012, à avancer dans le cadre du vœu proposé à cette assemblée en milieu d’année. Nous devons continuer à réfléchir aux alternatives « tout marché public ». Nous devons le dire et redire, la marchandisation de la formation initiale comme celle tout au long de la vie n'est plus possible !

Tout du coup, c'est dans cette perspective que nous avons souhaité, par deux amendements, renforcer deux politiques (« les chéquiers qualifiants » et « le programme qualifiant territorialisé ») qui permettent un traitement individualisé, territorialisé, et non simplement marchand.

Cependant, préparer à l’emploi, face à la crise, ne suffit pas, c’est pourquoi la Région doit continuer dans sa politique d’emplois tremplins.

Nous notons avec satisfaction que nous pourrons créer 400 emplois « tremplin projet » en 2012. Toutefois, cela n'est possible que parce que de nombreux emplois tremplins sont arrivés à échéance. C'est pourquoi nous avertissons l'ensemble de nos collègues : ayons en tête que les années prochaines, il faudra faire un effort supplémentaire pour pérenniser ce dispositif et proposer de nouvelles créations d'emplois. Le dispositif devra être revu, élargi, adapté.

Notamment, nous devrons proposer des solutions transitoires pour aménager la fin des contrats. Sur cette question, monsieur le VP, vous pourrez compter sur la ténacité et l'entrain des écologistes pour faire avancer la réflexion et les arbitrages budgétaires qui vont avec, au bénéfice, là encore, de l'emploi de tous et de toutes.

Voilà les perspectives que je voulais dresser au nom du groupe EELV. Nous espérons que les différents groupes partageront cette vision, sur la base du budget qui nous est présenté et des amendements qui seront votés. Avec audace et ferveur espérons tous et toutes que l'année 2012, pour les chômeurs, pour l’emploi et la formation ne sera plus l'année du blues…
Je vous remercie,
Nadia Azoug
CR Ile-de-France EELV