Budget 2015 : la double peine pour l’enseignement supérieur et recherche
"Les universités subissent une double peine, constate Bastien François, "le désengagement budgétaire direct de l'Etat et la baisse des dotations aux collectivités". Dans le cas de l’Ile-de-France, cela se traduit notamment par une baisse dramatique du soutien à l’emploi scientifique.
Le détail du budget dédié est ici : ANNEXE_08 Enseignement Supérieur et recherche
Pour pallier cette baisse, les écologistes ont notamment défendu et obtenu deux amendements :
- Une aide à la mobilité des étudiants à l'étranger
- Le soutien aux dispositifs "Picri", ces partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l'innovation créés par les écologistes lors de la précédente mandature
"La région est connue pour son dispositif "Picri" de recherche coopérative entre associations et chercheurs professionnels, informe Marc Lipinski, l'initiateur de ce dispositif. Il a porté un amendement qui a permis de remonter à un million d'euros le financement disponible en 2015.
Pour en savoir plus sur les Picri, cliquez ici!
L'intervention générale de Bastien François est ici :
Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, chers collègues,
Les universités subissent une double peine.
La première, c’est le désengagement budgétaire de l’Etat sur fond de mise en faillite structurelle des établissements d’enseignement supérieur, entreprise engagée par Mme Pécresse dès 2007 et poursuivie avec zèle aujourd’hui par Mme Fioraso. Hier comme aujourd’hui – et le discours du préfet de Région présentant son mandat de négociation du CPER était à cet égard exemplaire d’un certain comique de répétition – l’Etat prestidigitateur nous fait miroiter des milliards d’euros de moyens nouveaux mais baisse en réalité les budgets par centaines de millions.
La seconde peine est plus indirecte. En baissant les dotations des collectivités locales, le coup de rabot de l’Etat affecte au premier chef leurs politiques en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans le cas de l’Ile-de-France, cela se traduit notamment par une baisse dramatique du soutien à l’emploi scientifique – à travers des bourses de thèse – et par un effondrement des crédits affectés à l’aide à la mobilité internationale des étudiants.
Les universités seront-elles bientôt condamnées à faire appel à la charité pour survivre ? C’est ce que semble suggérer notre collègue Valérie Pécresse qui, dans sa circonscription, vient de faire l’aumône d’une somme importante à l’Université Versailles Saint-Quentin – conduite à la ruine par la politique délétère des PPP tant vantés par l’ancienne ministre –, en puisant non pas dans sa cassette personnelle mais dans sa réserve parlementaire.
Voilà où nous en sommes ! Misère de l’Université… Honte aux démagogues clientélistes qui siègent aujourd’hui dans nos rangs…
Nous savons bien, Mme la vice-présidente, que vous n’êtes en rien responsable de cet état de fait et, même, que vous vous battez courageusement non seulement pour sauver les meubles mais aussi pour promouvoir des politiques qui sont l’honneur de notre Région. Je pense ici en particulier au développement de l’enseignement supérieur en prison, que la droite, encore une fois, lors de ce débat budgétaire, essaie de torpiller. C’est pour cela que nous voterons cette annexe budgétaire, mais nous le ferons en serrant les dents et la rage au cœur.