Budget 2015 : et si on privilégiait le « vivre ensemble » au tout sécuritaire
Les élus écologistes ont, à l’occasion de la discussion budgétaire, réaffirmé leur volonté de développer des alternatives au crédo sécuritaire ambiant et de mettre en place une véritable politique régionale de prévention et de médiation.
Ils ont alerté l’assemblée régionale sur l’importance de la présence humaine comme facteur de lien social et d’amélioration de la tranquillité publique. A ce titre, ils ont une nouvelle fois remis en cause les crédits alloués aux équipements de vidéosurveillance dans les transports en commun alors que de nombreuses études démontrent leur inefficacité à prévenir les délits. Ils attendent toujours que soit rendue publique l’étude du CSE qui propose un réel changement dans la sécurisation des transports.
"Nous rappelons qu’avec des moyens toujours plus contraints, la priorité absolue doit être donné au déploiement d’équipes de médiateurs et au renforcement de la formation pour ces nouveaux métiers. Pour les écologistes, il y a à la fois urgence en la matière, compte tenu la détérioration actuelle du climat social, et en même temps une véritable opportunité pour développer l’emploi en Île-de-France", signale Jean Lafont, le président de la commission ad hoc.
Ils ont également contesté la diminution des subventions dédiées à la médiation, aux centres d’accès aux droits et aux maisons de justice, qui aident les plus démunis, alors que les crédits en faveur des commissariats sont maintenus dans des proportions sidérantes au regard du désengagement de l’Etat.
Peu surpris par l’habituelle entente entre certains partis de droite et de gauche sur ces sujets majeurs, ils prennent acte que bien peu de groupes politiques proposent une vision réellement progressiste sur les questions de sécurité. Dans une période de crise où la demande de protection est forte, ils s’alarment des reculs successifs des libertés publiques sans que se dégage une véritable stratégie de pacification des rapports sociaux et des outils pour reconstruire le « vivre ensemble ».
L'intervention complète de Jean Lafont est ici : Intervention sécurité Jean lafont
L'annexe complète est ici : ANNEXE_06
Les écologistes ont présenté plusieurs amendements, qui n'ont pas été retenus par l'exécutif régional
- pour la suppression des lignes commissariats et gendarmerie "les attentes des Franciliennes et franciliens en matière de médiation et de prévention mais les budgets dédiés se réduisent comme peau de chagrin. Dans le même temps, le financement de commissariats et de gendarmeries concentre près de 50% des autorisations de programme de la Région en faveur de la sécurité, malgré une sous-consommation systématique de la ligne, année après année. Le maintien de ce programme nous apparaît donc tout bonnement injustifiable", signale Françoise Diehlmann. Son intervention complète est ici : Amendement commissariat, Françoise Diehlmann
- pour le renforcement de l'accès aux droits
La Région Île-de-France a longtemps soutenu la création et le fonctionnement de Points d’Accès aux Droits, des Centres Départementaux d’Accès aux Droits et de Maison de la Justice et du Droit.
Ces structures sont essentielles pour le maintien du lien social avec de nombreuses personnes qui pourraient autrement sombrer dans l’exclusion sociale et la grande précarité.
"Les personnes les plus démunies ignorent bien souvent les prestations administratives, judiciaires ou sociales auxquelles elles sont éligibles. Et même quand elles les connaissent, elles y renoncent parfois devant la complexité et la longueur des procédures. La Région Île-de-France s’est toujours portée garante d’une certaine conception de l’égalité. Il nous semblerait incompréhensible qu’elle privilégie le financement des commissariats, qui correspondent à la fonction régalienne de l’Etat, et qu’elle diminue drastiquement l’aide à l’accès aux droits des personnes les plus défavorisées" signale Françoise Diehlmann.
Son intervention est ici : EDV Accès aux droits