Budget 2012 : développement économique
Budget 2012 du développement économique - intervention générale
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, chers collègues,
Le budget qui nous est présenté aujourd'hui est d'autant plus important cette année qu'il doit répondre le plus efficacement possible aux conséquences de la crise que nous traversons.
Le nombre croissant de chômeurs, les difficultés que rencontrent les PME franciliennes et les mesures d'austérité prises par les dirigeants européens en matière économique sont autant de signaux qui doivent nous inciter à engager une politique régionale renouvelée et audacieuse.
A l'heure où l'on nous impose la politique des 3 R : Règle d'Or, Rigueur et Récession dans le seul but de garder les précieux 3A attribués par les agences de notations, la région doit rompre avec ce modèle économique français des 3 Terres : produire avec les ressources dont elle dispose et ne plus produire au dessus de ces moyens : 1 planète et pas 3. Ce sont ces déficits là que nous devons réduire bien plus que les déficits dont on nous abreuve ces derniers temps. Et cet élan doit venir de la région pour entraîner les acteurs économiques avec elle dans cette démarche alternative, ces nouveaux modes de production.
L'année 2011 aura été marquée par l'élaboration de nouvelles stratégies économiques pour engager cette conversion écologique de l'Ile-de-France. Que ce soit dans le domaine du tourisme, du développement numérique ou encore de l'accompagnement des entreprises franciliennes, c'est ce même fil rouge de la conversion écologique qui doit mettre en cohérence nos politiques à venir.
Ce budget 2012 va donc être stratégique dans la mesure où il va refléter la mise en œuvre du contenu de ces rapports cadre.
Notre groupe se réjouit donc tout d'abord de la volonté renouvelée de la région de soutenir les PME que ce soit en les accompagnant, en leur facilitant l’accès à la commande publique ou encore en renforçant les instruments de financement mis à leur disposition. Nous approuvons également le développement du numérique dans nos territoires dont la création des espaces de co-working ou le developpement de l'open data . Enfin, nous saluons le volontarisme en matière de tourisme même si nous regrettons la baisse de la ligne dédiée au tourisme fluvial.
Mais il nous parait important que toutes ces actions s'inspirent avec force de la stratégie de conversion écologique.
Pour notre groupe, la conversion écologique de l'économie, c'est une transformation de notre modèle et cela à plusieurs niveaux :
Tout d'abord nos modes de production comme je le rappelais à l'instant doivent se baser sur l'économie circulaire pour réduire le plus possible les déchets et donc l'empreinte écologique de nos activités, sur l'économie de la fonctionnalité pour limiter les biens de consommation.
Ensuite, notre modèle doit être au service de l'emploi et d'un emploi de qualité et pérenne.
Ces activités génératrices d'emplois doivent se développer en faveur de l'équité territoriale, en diminuant les inégalités existantes, en favorisant la relocalisation, l'implantation d'activités là où elles manquent.
Enfin nous devons être attentifs au type de produits de cette économie. Ils doivent également être vu sous l'angle de l'éco-conception et en accord avec nos priorités régionales en lien avec les besoins réels des populations.
Par rapport aux objectifs de cette stratégie de conversion, l'économie sociale et solidaire est le modèle à développer. Les entreprises que nous aurons à accompagner vers la transition écologique devront s'inspirer de leurs modes de fonctionnement.
A cet égard, l'Ile de France est à la traîne. Le groupe EELV veut un volontarisme sur ce point et l'annexe budgétaire nous a laissé sur notre faim, même s'il nous a été expliqué que l'ESS ne devait pas être un secteur à part mais bien présente dans tous nos dispositifs de développement économique. Nous avons été déçus de ne pas voir transparaître plus clairement cette volonté. C'est pourquoi nous proposerons un amendement aux élus régionaux qui ira dans ce sens.
Pour mettre en œuvre tout cela, nous utiliserons les outils à notre disposition tels la critérisation des aides régionales. Les résultats des travaux réalisés lors des états généraux de la conversion écologique et sociale nous aideront à être plus précis et plus opérationnels en fonction des domaines d'intervention.
Nous souhaitons que ces critères s'appliquent à tous nos dispositifs. Cela permettra de faire des choix en dirigeant nos efforts vers ceux qui en ont le plus besoin et en excluant ceux qui vont totalement à l'encontre des valeurs défendues par la Région. L'accès aux marchés publics devra être un vecteur de la transition écologique. L'économie sociale et solidaire aura un rôle important à jouer pour accompagner dans ce virage les entreprises traditionnelles. On devra s'appuyer pleinement sur les pôles de coopération territoriaux et les acteurs de l'innovation sociale pour fédérer et favoriser les innovations dans ce secteur.
Pour conclure, nous voulons saluer le volontarisme de l'executif régional et souhaitons voir rapidement des avancées tranchées pour voir se concrétiser ce virage nécessaire vers un mode de développement résilient permettant aux entreprises d'être plus solides face aux enjeux de demain.
Je vous remercie