Un projet concret pour la conférence environnementale : la déconstruction automobile à Sandouville
Un an après son lancement, la conférence environnementale, le 20 septembre prochain, mettra de nouveau autour de la table des ministres, des parlementaires, des élus territoriaux avec les partenaires sociaux et les représentants du monde associatif.
Les objectifs affichés sont ambitieux puisqu’il s’agit d’engager la transition énergétique de notre pays pour réduire la facture énergétique, créer de nouveaux emplois et préserver l’environnement. Il s’agira également de mener des politiques cohérentes en faveur de la biodiversité, de la qualité de l’eau et de la réduction des risques sanitaires et environnementaux.
Pour créer une dynamique, après les espoirs déçus du Grenelle de l’environnement, il faudra cependant que le temps des actes succède vite à celui des discours.
Nous voudrions à notre modeste échelle participer à la réussite de cette conférence environnementale.
Elu écologiste et syndicaliste dans le secteur automobile, engagés l’un et l’autre dans des mouvements soucieux leur indépendance, nous avons depuis plusieurs années pu constater que nos combats, pour l’emploi et pour la planète, ne s’opposent pas mais se complètent et s’enrichissent. Des convergences les plus larges, entre salariés, élus, pouvoirs publics locaux régionaux nationaux et européens, se sont d’ailleurs approfondies au fil du temps.
Nous souhaitons aujourd’hui attirer l’attention des participants à la conférence environnementale sur le projet industriel, social, et écologique, porté par le syndicat CGT de Renault Sandouville.
Ce projet à pour objectif de créer un site de déconstruction des voitures Renault en tirant parti de l’expérience des salariés de Sandouville et des infrastructures existantes tout en maintenant l’activité de production. La déconstruction des voitures permettra non seulement de limiter la quantité de déchets incinérés, mais aussi de récupérer des matières premières réutilisées dans la fabrication des voitures ou dans les industries de la région, et enfin de créer plusieurs centaines d’emplois confortant la vocation automobile du site de Sandouville.
Ce 20 septembre, nous nous en réjouissons, 3 Ministres, Benoît Hamon, Ministre de l’Economie sociale et solidaire et de la consommation, Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, Philippe Martin, nouveau Ministre de l’Ecologie, participeront à l’une des 5 tables rondes de la conférence, dont le sujet est « l’économie circulaire ».
Les deux premiers ont déjà été directement sensibilisés sur l’opportunité de soutenir la création de cette unité innovante de dé-construction automobile à Sandouville. Cécile Duflot a également manifesté son soutien au projet lors d’une visite sur le site. Nous attendons à présent que tous les quatre unissent leurs convictions pour permettre au projet de se concrétiser.
L’économie circulaire s’inspire du fonctionnement d’un écosystème où les déchets des uns deviennent les ressources des autres. Elle s’appuie sur l’éco conception qui prévoit dès la conception les modalités de dé-construction ou de réutilisation des objets à l’opposé de l’obsolescence programmée pratiquée par certaines entreprises telle qu’Apple qui soude les batteries de ses téléphones pour empêcher leur réparation.
L’économie circulaire c’est une économie à bas niveau carbone et une économie intensive en emplois locaux. Le projet de la CGT est un projet prototype d’économie circulaire !
En Haute-Normandie, à Sandouville, il est possible de concrétiser les discours de la conférence environnementale. En posant en acte et en décidant de mobiliser les moyens de l’Etat pour faire rapidement étudier la faisabilité du projet, et de mettre autour de la table les industriels concernés et les collectivités locales.
Une valeur ajoutée de ce projet n’a pas de prix : c’est la mobilisation et l’ingéniosité des salariés.
« Qui mieux que les salariés peut savoir comment ré employer le maximum de matières » ?
Il est souvent reproché aux syndicalistes de seulement contester. Ceux de Sandouville ont démontré qu’ils savent s’opposer, à chaque fois que c’est nécessaire, comme ils l’ont notamment fait en 2008. Ils montrent depuis qu’ils sont également soucieux d’être une force de proposition.
C’est notre chance à tous. Saisissons là !
Claude TALEB, vice président EELV de la Région Haute-Normandie
Nicolas GUERMONPREZ, secrétaire général de la CGT Renault Sandouville
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