Tribune libre publiée dans le magazine « Ma Région » de septembre 2013

L’estuaire de la Seine est un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle : il abrite une mosaïque fragile de milieux rares et menacés et rassemble une avifaune remarquable (près de 260 espèces d’oiseaux).

Dans cet espace très convoité, protéger et restaurer les milieux demande une cogestion mesurée, cohérente et concertée des différents acteurs, en lien avec les observatoires scientifiques. La Réserve de l’Estuaire a ainsi été créée, afin d’enrayer la disparition d’une diversité paysagère et biologique locale dont on sait aujourd’hui à quel point elle est en péril – et vitale pour l’avenir.

Le décret de création de la Réserve de 1997 prescrivait notamment la réduction de la pression excessive de la chasse, en y ménageant des zones de non-chasse suffisamment étendues. Or, sous pression des chasseurs, cette disposition n’a pas été bien respectée jusqu’à présent, à tel point que le 2^ème plan de gestion a été annulé par la justice l’an dernier.

Pourtant le 3^ème plan de gestion, ne contenant toujours pas de dispositions permettant de réduire significativement la pression de la chasse, va bientôt être adopté par le préfet, malgré l’opposition des écologistes et des conseils scientifiques !

Au moment où le gouvernement français va élaborer une loi-cadre pour préserver la biodiversité, il est incohérent de ne pas agir localement dans le même sens, pour une meilleure préservation de la faune fragile de l’espace estuarien.

Laure Leforestier