Projet Genesis: ce n’est pas à la Région Haute-Normandie de financer ces recherches!
Alors que Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, vient aujourd’hui rencontrer les responsables du projet Genesis à Saint-Etienne-du-Rouvray, les élu-e-s EELV de la Région Haute-Normandie reviennent sur les raisons qui les ont amenés à se prononcer contre le soutien de la Région à ce projet en commission de sélection APE (Appel à Projets Energies).
Ce projet d’analyse des matériaux irradiés issus de l’industrie électronucléaire ne répond aucunement aux enjeux et objectifs de l’APE, mis en place par la Région Haute-Normandie depuis 2011. Cet appel à projets régional s’inscrit en effet « dans la continuité du Plan Climat-Energies et traduit la volonté de la Région de stimuler la croissance économique, soutenir l’innovation et permettre la conversion technologique et écologique de notre économie »[1].
Or le projet Genesis va dans le sens de la prolongation de la durée de vie des centrales et des recherches sur l’hypothétique « quatrième génération de centrales », à savoir celles qui utiliseraient la fusion, comme ITER, qui à elle seule devrait déjà coûter plus de 7 milliards d’euros aux pays européens engagées dans ce projet, et auquel sont opposés plusieurs grands scientifiques, dont deux prix Nobel français, Pierre Gilles de Gennes et Georges Charpak.
En outre, comme les vice-présidents EELV Claude Taleb et Véronique Bérégovoy l’ont écrit au président de la Région Alain Le Vern, dans un courrier en date du 20 décembre 2011, ce type de projet de recherche fondamentale devrait être soutenu, outre l’Etat, par d’autres partenaires financiers que la Région, à savoir le CEA, dont c’est la mission, Areva ou EDF. Or pour l’instant, il semble que seul ce dernier se soit engagé, sur le papier, à soutenir financièrement – très modestement – ce projet, alors que ce sont quand même ces acteurs qui sont concernés au premier chef par ces recherches !
Alors que la très grande majorité des financements consacrés à la recherche sur les énergies est au niveau national mobilisée par le nucléaire, et que l’on assiste à une contraction des moyens publics à cause de la crise, il est capital qu’au niveau régional les initiatives du type de l’Appel à Projets Energies soient consacrés uniquement à soutenir le développement des filières émergentes que sont les énergies renouvelables et les économies d’énergies, pour que nous commencions enfin, réellement, à construire la conversion écologique de notre économie.
[1]Extrait de la délibération « Appel à projets Energies » de la commission permanente du 24 janvier 2011.