La qualité de l’air s’améliore par une politique globale cohérente et des actes

 

La violente attaque « ad hominem » à l’encontre de Guillaume Grima et des Verts, que constitue le communiqué de presse de M. Randon, Président d’Air Normand, est inacceptable sur la forme et ne répond, sur le fond, aucunement aux interrogations des Verts et d’Europe Ecologie sur l’interprétation que l’association Air Normand fait des données qu’elle produit.

 

Dans la conclusion de son rapport, l’association Air Normand écrit : « Il est très probable que le profond changement du paysage routier de l’agglomération rouennaise suite à l’ouverture de la Rocade III et du Pont Flaubert et la réglementation des poids lourds dans le centre ville de Rouen a une influence sur les évolutions des teneurs en dioxyde d’azote et benzène en proximité du trafic, surtout les plus importante s». Dans son bilan 2009, l’association avance que ces mêmes facteurs expliqueraient  « l’amélioration » de la qualité de l’air dans l’agglomération de Rouen, en y ajoutant – il n’est pas inutile de rappeler ce paramètre… – les bénéfices liés à la pénétration de voitures récentes dans le parc automobile.

 

Si les « mesures » d’Air Normand ne sont nullement remises en question, c’est bien l’interprétation de ces données telles qu’elles sont avancées par l’association et défendues par son Président qui doit être interrogée.

 

En effet, une baisse tendancielle des teneurs en polluants, liée à l’évolution rapide du parc automobile depuis 5 ans, est constatée dans pratiquement toutes les agglomérations françaises. Cet unique facteur pourrait donc suffire à expliquer tout ou partie de la baisse des teneurs en NO2 dans l’agglomération de Rouen. Baisse qui plus est relative puisque sur la moitié des points de captage de l’agglomération les seuils limites sont toujours dépassés. Laisser penser que l’aménagement de nouveaux axes routiers, combinés à la concentration des camions en cœur de ville (quais bas), a pour effet l’amélioration de la qualité de l’air en ville ne constitue pas une interprétation crédible des données collectées par l’association Air Normand.

 

Comme le dit M. Randon, il est indispensable que l’association Air Normand reste un outil indépendant et neutre, loin des règlements de comptes politiques ou militants. C’est pour cette raison que les interprétations des données doivent être le fruit d’un travail rigoureux. C’est, en effet, ces interprétations qui permettent de dégager des pistes concrètes favorables à l’amélioration de la qualité de l’air. A cet égard, soulignons les préconisations du Plan régional de la qualité de l’air, adopté par le conseil régional lors de la séance plénière de juin. Elles nous invitent – nous obligent – à définir les schémas et plans d’aménagement et de développement en fonction des objectifs de qualité de l’air.

 

C’est ainsi que pour améliorer durablement la qualité de l’air dans les agglomérations, les élus Europe Ecologie sont favorables à un développement massif des transports collectifs combiné au développement du transport fret ferroviaire et fluvial. Concernant les poids lourds à Rouen, ils recommandent un schéma de circulation par la Sud III et le Pont Flaubert, comme cela a été expérimenté avec succès pendant la foire Saint-Romain.

 

 

Pour éloigner l’analyse des données des enjeux politiques locaux partisans (M. Randon, Président d’Air Normand, est également Conseiller général sur un canton de l’agglomération de Rouen, Maire et Vice-Président de la CREA) et permettre une vision globale de l’enjeu de l’amélioration de la qualité de l’air, les élus Europe Ecologie sont favorables à une fusion des associations d’observation de la qualité de l’air basse- et haut-normandes (respectivement, Air C.O.M. et Air Normand). Une présidence interrégionale constituerait une garantie supplémentaire d’indépendance pour l’association.

 

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