Alors que devraient être annoncées demain les conclusions du débat public « EPR – Penly 3 », GDF se retire du projet.

Après les déboires du consortium EDF-AREVA, chargé de vendre l’EPR à Abu Dabhi et ratant un contrat de 20 milliards d’euros, après les tergiversations autour de la restructuration d’Areva, c’est aujourd’hui GDF qui quitte le navire du nucléaire en annonçant son retrait du projet de construction d’EPR à Penly. Tout en compromettant la réalisation, ce retrait marque surtout l’échec de la stratégie française du tout nucléaire.

Présenté comme un fleuron de notre industrie, vanté de par le monde, l’EPR est un fiasco.  Retards sur retards, aucun EPR n’est aujourd’hui sorti de terre et les pénalités financières pour les contribuables français seront lourdes. Ces échecs s’inscrivent dans une situation encore plus inquiétante : l’absence de toute stratégie nationale en matière énergétique, largement pointée lors du débat public sur le projet d’EPR à Penly.

Ces difficultés avaient d’ailleurs été relevées dans le rapport Roussely sur l’avenir de la filière française du nucléaire civil, publié cet été. Pourtant malgré l’évidence de l’échec, les conclusions préconisaient surtout de continuer la fuite en avant. GDF n’a semble-t-il pas tiré les mêmes conclusions et son départ est une alerte contre l’aveuglement devenu doctrine dans laquelle on nous enferme. Bien qu’obligé par ses engagements européens de réduction des consommations et de développement des renouvelables, le gouvernement français s’enferre dans le choix du tout nucléaire.

L’EPR est un instrument du déclin économique de notre pays et de notre région. Pour le projet de Penly 3, la conclusion est toute trouvée : arrêtons les frais !