Conférence régional de la biodiversité: conclusion faite par Véronique Bérégovoy

Conférence biodiversité_EELV-CRHN

 

En présence de Véronique Bérégovoy, vice-présidente en charge de l’Environnement, l’Observatoire de la Biodiversité de Haute-Normandie a présenté, avec différents invités, un état des lieux de la biodiversité régionale lors de cette conférence qui a eu lieu le mercredi 4 juin dans l’hémicycle de l’Hôtel de Région. Voici l’intervention que Véronique Bérégovoy a faite en conclusion des discussions de cet après-midi.

 

 

 

Riche, essentiel, méconnue, menacée, telle est la situation que connaît la biodiversité, comme vient de nous le rappeler Monsieur COURCHAMP, docteur en écologie et Directeur de recherche au CNRS.

 

 

 

La biodiversité n’est pas qu’un catalogue d’espèces actuelles ou disparues, elle est le résultat de la dynamique du monde vivant, de son évolution du fonctionnement de tous les écosystèmes de la planète. Elle est l’ensemble des relations établies entre les êtres vivants, entre eux et leur environnement. Elle nous garantit la production durable des ressources indispensables aux sociétés humaines.

 

Elle n’est pas un détail, ni une variable d’ajustement, elle est juste essentielle à nos vies. La multitude de services écosystémiques qu’elle nous rend sont, avant tout, des biens communs que nous devons protéger.

 

 

 

Les menaces qui pèsent sur elle se sont considérablement accrues et particulièrement ces dernières décennies :

 

– les destructions des milieux naturels,

 

– la surexploitation des ressources naturelles,

 

– l’introduction anarchique d’espèces dans des milieux inappropriés,

 

– le réchauffement climatique dont l’homme a une grande part de responsabilité.

 

 

 

Et comme cela nous a été rappelé, les espèces vivantes disparaissent de la planète à un rythme de 100 à 1000 fois supérieur au taux d’extinction « naturel ».

 

Et bien évidemment dans ce contexte notre région n’est pas épargnée. Non seulement, elle n’est pas épargnée mais la situation de la biodiversité de la Haute-Normandie est plus dégradée que la moyenne nationale. Comme le rappelait Anne-Laure de l’Observatoire de la Biodiversité, pour ne citer que quelques chiffres: perte des surfaces en prairies -19% entre 2000 et 2010, artificialisation de 1000 ha/an des sols, et entre 2000 et 2006, la Haute-Normandie est la région qui a perdu le plus d’espaces naturels.

 

 

 

Et donc face à ce constat, il était essentiel pour nous d’avoir un outil pour notre Région sur la connaissance et l’évolution de notre biodiversité. Un outil d’aide à la décision dans ce domaine s’avérait donc indispensable.

 

C’est ainsi qu’en 2010, année internationale de la biodiversité, nous avons créée avec l’Etat et les deux départements, l’Observatoire de la Biodiversité de la Haute-Normandie (OBHN). La création et le développement de cet observatoire s’inscrivent dans notre stratégie régionale de la biodiversité.

 

Connaître pour préserver, connaître pour restaurer, connaître pour valoriser tels sont nos objectifs. Un travail considérable a été fait dans ce sens depuis la création de cet observatoire avec, entre autres, l’élaboration de 160 indicateurs, comme cela a été indiqué et je souhaitais vivement remercier toutes celles et tout ceux qui font vivre ce réseau d’acteurs de la biodiversité, vous représentants des associations particulièrement investis dans ce projet. A travers la qualité des exposés qui nous ont été présentés, en particulier sur l’état des lieux de la biodiversité en Haute-Normandie, force est de constater, malheureusement que sa dégradation continue, et que fasse à ces pertes, il est temps de changer nos modes de vie, il est plus que temps d’agir.

 

 

 

Tout d’abord, il est évidemment essentiel de continuer à soutenir cet observatoire, non seulement il faut le pérenniser mais aussi le développer. Oui c’est un bel outil, oui il a un bilan remarquable sur une période assez courte, trois ans, et d’ailleurs, nous venons d’être félicité par la région Nord Pas de Calais qui est un exemple en la matière et nous pouvons en être fiers.

 

Alors, oui, nous devons et nous allons continuer comme l’a rappeler mon collègue Vice-Président du Conseil Général de Seine-Maritime.

 

 

 

En quelques mots, les missions à consolider et à développer de l’Observatoire :

 

– fédérer un réseau d’acteurs régionaux observateurs de la biodiversité,

 

– déployer la plateforme des données naturalistes,

 

– organiser et promouvoir la collecte des données publiques et privées,

 

– actualiser les indicateurs, en développer de nouveaux,

 

– participer au suivi et à l’évaluation du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE).

 

Actuellement, le SRCE est en cours d’enquête publique auprès des collectivités et j’aurai le plaisir de le présenter pendant la session plénière d’octobre 2014, pour validation définitive, auprès des élus régionaux.

 

 

 

Les principaux objectifs de ce schéma sont bien :

 

– d’enrayer la régression des espèces,

 

– d’éviter la perte irrémédiable des milieux naturels (extraordinaires ou ordinaires),

 

– de préserver les ressources naturelles et notre cadre de vie,

 

    • de lutter contre l’artificialisation des sols et leur fragmentation.

 

Tout cela en protégeant les réservoirs de biodiversité identifiés et en inscrivant dans tous les documents d’urbanisme, les SCOT, tout ce qui aménage le territoire l’ensemble des corridors écologiques via la trame verte et bleue (TVB).

 

Car, en effet, si nous voulons répondre aux défis de la préservation de la biodiversité, nous devons aménager différemment et bannir, entre autre, tous les grands projets inutiles, coûteux et destructeurs de milieux naturels et à ce moment précis, je pense à un certain projet qui se situe à l’est de notre agglo, là je parle évidemment en mon nom propre (et oui il y a quelques divergences dans cette maison, c’est bien normal, c’est la démocratie!!).

 

 

 

Toujours est-il que les politiques publiques que nous portons doivent être cohérentes et lisibles.

 

 

 

Et concernant la politique environnementale, la Région intervient de multiples façons pour protéger et restaurer les espaces naturels. A travers, bien évidemment le Parc régional des Boucles de Seine, le Conservatoire des Espaces Naturels de Haute-Normandie (CENHN), le Conservatoire du Littoral, l’ensemble de nos associations environnementales, l’AREHN. Dans les projets que nous allons prochainement accompagner, dans le cadre de la stratégie des aires protégées, il y a la création d’une réserve naturelle, projet porté par le CENHN.

 

Nous soutenons aussi le projet de labellisation RAMSAR pour le Marais Vernier et la vallée de la Risle, porté par la communauté de Quillebeuf sur Seine et le Parc régional, et chose extraordinaire, tout le monde est d’accord sur ce dossier, nous devons donc saisir cette opportunité pour avancer rapidement! Apparemment, il ne manquerai plus que le soutien définitif de l’Etat mais cela devrait être en cours!

 

 

 

Nous agissons aussi à travers d’autres politiques comme le soutien et la volonté de développer l’agriculture biologique, l’économie sociale et solidaire, la priorisation de la transition écologique et énergétique concernant la politique d’aménagement du territoire à travers les futurs contrats de pays ou d’agglos.

 

 

 

 

 

 

 

Et puis pour continuer de mobiliser le plus possible sur les enjeux de la biodiversité, nous venons de lancer l’appel à projet Biodiversité qui doit permettre de soutenir les projets qui favorisent la protection et la remise en bon état des continuités écologiques. Il accompagnera la mise en œuvre de la TVB définie dans le SRCE.

 

Favoriser l’émergence de bonnes pratiques d’aménagement soutenable, durable est essentiel. Auprès des porteurs de projet que ce soit les collectivités, les associations, les scolaires, nous encouragerons la mise en œuvre de partenariats entre les uns et les autres et aussi avec les entreprises. Chacun-e doit se sentir responsable, chacun-e doit pouvoir apporter sa pierre et les échanges, les partenariats, le travail collectif créent de fait une émulation dont nous avons besoin pour avancer ensemble! Car oui l’implication de tous est essentielle.

 

Oui la biodiversité doit être intégrée au cœur de toutes nos politiques si nous voulons agir concrètement pour sa préservation et sa restauration.

 

 

 

Je vois que l’heure tourne et avant de vous invitez à partager quelques rafraîchissements bien mérités, permettez moi de remercier l’équipe de l’OBHN, les services de la région, les deux départements, l’Etat, toutes les associations présentes ici et vous toutes et vous tous, qui représentaient le dynamisme et la richesse de notre région.

 

 

 

Merci encore pour votre implication et à très bientôt!

 

 

 

 

 

Remonter