Avec les opposants à la ferme des 1000 vaches, pour l’élevage qui rime avec emploi paysan, environnement, et qualité des produits
Mardi 28 octobre, aux cotés de nombreux haut-normands mobilisés, je représenterai la Région Haute-Normandie à Amiens devant le tribunal correctionnel devant lequel comparaîtront Olivier Lainé, agriculteur du Pays de Bray normand et 8 de ses amis militants de la Confédération paysanne et opposants au projet de ferme-usine des 1000 vaches.
Il leur est reproché une action symbolique de démontage de quelques pièces de la salle de traite commise le 28 mai dernier, sans aucune violence contre les personnes ni dégradation matérielle.
Au regard des inquiétudes partagées par la partie la moins aisée du monde agricole et en comparaison des actions violentes et injustifiables qui ont été commises il y a quelques semaines en Bretagne, il faut souhaiter que le tribunal choisira la voie de l’apaisement et la relaxe de ces militants qui ont mené leur action à visage découvert et sans jamais chercher à se soustraire à leurs responsabilités.
D’autant que cette action est porteuse de sens, pour tous les citoyens, pour tous les acteurs privés et publics qui se préoccupent de garantir l’avenir de l’agriculture sur nos territoires.
L’industrialisation de l’élevage n’est pas la bienvenue en Haute-Normandie
L’action des associations de riverains et des syndicalistes a ouvert les yeux d’un large public de citoyens, de consommateurs et d’élus : la généralisation de ce modèles de fermes usines ne pourrait se réaliser qu’au prix de la multiplication des risques : sanitaire, environnemental, et au détriment de l’emploi paysan, de la qualité du lait, mais aussi, du bien être animal.
Le détournement des fonctions alimentaires de l’agriculture au profit de la production d’énergie est de surcroît insoutenable.
La Haute-Normandie reste, en dépit de leur diminution constante, une terre d’élevages, de prairies, d’exploitations familiales pourvoyeuses d’emploi. Elle entend le rester !
En 2014, la Région est devenue autorité de gestion des fonds européens de développement rural et agricole et s’est vu affecter la responsabilité de définir les critères des aides régionalisées à l’agriculture de l’Europe, de l’Etat, des collectivités, pour la période 2014-2010.
Notre collectivité a choisi d’accompagner la mutation agro-écologique de notre agriculture.
Les aides publiques à l’élevage seront ciblées sur l’emploi, le maintien des prairies et l’autonomie alimentaire des exploitations, la transition énergétique, la transformation et la vente à la ferme…
Les agriculteurs haut-normands, et tout particulièrement les éleveurs, dans leur majorité, n’adhèrent pas aux modèles type « ferme des 1000 vaches » ou « ferme des 250 000 poules ».
Pour des raisons sociales, environnementales, et économique, ces modèles ne sont pas les bienvenus dans nos territoires. Ils seront exclus des aides publiques à l’élevage désormais toutes réservées aux élevages de moins de 200 UGB (unités grand bétail).
Ils ne pourront pas non plus bénéficier des aides régionales à la méthanisation qui soutiennent le développement de l’économie circulaire à l’exclusion des systèmes générant des cultures ou (des élevages!) dédiés.
Le 25 octobre 2014
Claude TALEB, Vice-président de la Région Haute-Normandie chargé de l’Agriculture