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Un train à grande vitesse mais pas à nimporte quel prix !

Les élus d’Europe Ecologie ont une vision publique et globale de la politique du rail. Nous soutenons la politique volontariste en faveur des transports régionaux, les TER ainsi qu’une politique du fret ferroviaire car la part des transports routiers augmente. De même nous sommes favorables à ce que la durée des trajets entre Toulouse et Paris ou Barcelone diminue et que des trains puissent circuler à grande vitesse.

5 heures 17 entre Toulouse et Paris c’est trop long. Mais, au-delà de l’accord de principe, il nous faut relever une évidence et deux questions .L’Etat n’assume plus la prise en charge des infrastructures nationales, remet en cause les ressources des collectivités locales, et il faut prendre en compte le coût écologique.
Aussi diminuer la durée des trajets, mais à quel prix ? Dans quel mécanisme sommes-nous en train de nous engager? Sur le plan financier, rien n’est réglé. Entre Tours et Bordeaux, la mise en place d’un partenariat public-privé aboutit à une participation de la filiale de Vinci à 29%, en contrepartie d’une concession de 50 ans !
L’Etat oblige les collectivités à en financer une part alors qu’il gèle pour trois ans ses dotations de fonctionnement, qu’il démantèle leur fiscalité.Sur le tronçon Bordeaux-Toulouse, le gain entre une ligne LGV propre ou un réaménagement des voies existantes pour y faire passer des trains rapides, ne serait que de vingt minutes environ pour un surcoût de plus de deux milliards. Pour les usagers, une ligne LGV augmenterait le prix du billet d’environ 30%, comme cela s’est fait entre Paris et Strasbourg.Se pose également la logique d’aménagement du territoire. En dehors des villes de départ et d’arrivée, les villes non desservies ou d’autres départements n’ont aucune garantie de retombées telles que promises. Guillaume Pépy, lui même, le 28 Septembre, affirme qu’il fallait dorénavant privilégier les trains du quotidien plutôt que de nouvelles lignes.A l’analyse, nous voyons bien que les gains sont minimes pour un coût exorbitant. C’est pourquoi nous voulons que le temps du trajet diminue entre Toulouse et Paris sans altérer une politique globale du rail, dans le respect d’un aménagement de l’ensemble du territoire et sans impacter les capacités de notre région de poursuivre la totalité de sa politique régionale.

François Simon pour le Groupe Europe Ecologie

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