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Rapport Duron : N’accentuons pas la fracture territoriale sous couvert de rentabilité !

Rapport Duron :

N’accentuons pas la fracture territoriale sous couvert de rentabilité !

2-tgvAujourd’hui, Philippe Duron a présenté son rapport sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire (TET) à l’Assemblée Nationale afin de proposer des pistes pour résoudre l’équation des trains Intercités affichant un déficit d’exploitation de plus 300 millions d’euros par an.

Les conclusions de ce rapport sont plus que brutales. Si la SNCF avait souligné – lors de son audition – que le besoin de régénération des lignes classiques était primordial pour l’avenir d’Intercités, le rapport Duron préconise en premier lieu de supprimer les lignes les moins rentables comme certains trains de nuit et de transférer des TET/Intercités vers le réseau TER. En Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon plusieurs lignes sont ciblées : Clermont-Ferrand/Nîmes, Toulouse/Hendaye et surtout Clermont-Ferrand/Béziers. Pire ! Suite à la loi Macron et pour finir de tuer les trains intercités, ces lignes sont désormais menacées par la concurrence de la route via la dérèglementation du transport par bus !

Pour les élu-es régionaux EELV, la mise en œuvre des conclusions de ce rapport ne fera qu’accentuer la fracture territoriale. En France, les trains intercités desservent plus de 350 gares sur près de 40 lignes ! Pour Gérard Onesta « Sacrifier les TET/Intercités, c’est supprimer la desserte de nombreuses gares, c’est une nouvelle fois sacrifier les zones rurales au profit des grandes villes ! Nous ne pouvons raisonner que de manière comptable et rentable : supprimer des lignes ferroviaires, c’est réduire la mobilité de celles et ceux qui utilisent les transports en commun pour aller travailler, étudier… C’est aussi pousser à l’usage de la voiture contre toutes les pratiques éco-citoyennes»

Le transfert des lignes TET  vers le réseau TER – et ce à moyen constant – n’est pas la solution. « Certaines lignes, de par leur vétusté, nécessiteront de lourds investissements à venir, tout comme pour le renouvellement du matériel…ne recommençons pas à transférer une dette qui justifierait dans quelques mois l’abandon d’un certain nombre de liaisons. De plus, certaines lignes TER sur lesquels pourraient être transférées les TET se font depuis quelques temps par bus, faute d’investissement et de rénovation comme c’est actuellement le cas entre Clermont-Saint Chély et Saint-Chély-Béziers » affirme François Simon. Alors que les urgences écologique, économique et sociale commanderaient de développer et renforcer le transport en train, les élu-es EELV ne souhaitent pas rester muet-tes face au transfert de nombreuses liaisons du train vers le bus.

Le manque de moyens n’est pas un argument tant le jusqu’au-boutisme de nombreux élu-es locaux et de l’Etat dans le développement de LGV nuit au développement des trains du quotidien. Il est désormais temps d’enfin réorienter ces financements LGV vers les trains du quotidien !

Pour les élu-es régionaux EELV,

Guillaume Cros,
Président du groupe EELV

 

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