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Retour sur la Commission Permanente du 17 avril

Lors de la commission permanente, les livrables de la phase 1 du Contrat de Plan Etat-Région étaient présentés aux élu-es régionaux.

Retrouvez ci-dessous l’intervention de Guillaume Cros pour le groupe EELV. 

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Monsieur le Président, chers collègues,

Après le début que nous avons eu en plénière au sujet du CPER, je tiens à souligner la méthode qui a été mise en place pour permettre aux différents groupes politiques de faire des propositions pour amender, modifier, compléter les premiers livrables et ce dans un calendrier serré. Nous tenons également à remercier les services de la Région pour le travail réalisé. Dommage qu’il n’y ait pas eu plus de monde lors de la présentation en Commission 3 élargie, c’était un moment de débat important au regard des enjeux que dessine le CPER pour les années à venir.

Notre groupe a eu l’occasion de faire de nombreuses propositions lors des commissions sectorielles, plénières, réunion d’exécutif. Certaines d’entre elles ont été intégrées et nous nous en félicitons. D’autres ont été rejetées alors qu’elles nous semblent être indispensable au regard des enjeux climatiques, environnementaux et sociaux qui touchent et vont toucher notre territoire.

Nous aurons l’occasion de poursuivre le travail autour du CPER tant la plupart des livrables sont encore sujets à de nombreuses discussions entre notre collectivité, l’Etat et d’autres partenaires. Ainsi, nous constatons qu’à ce jour très peu de maquettes financières sont arrêtées et que l’Etat (ainsi que RFF sur la mobilité) reste flou (pour ne pas dire muet) sur ces engagements. C’est là une véritable source d’inquiétude.

Comme depuis plusieurs mois, les élu-es EELV continueront à porter une attention toute particulière à la prise en compte de la ruralité de façon transversale dans ce CPER, ce qui ne ressort pas aujourd’hui dans ce qui nous est présenté. Le poids que semble prendre la métropole nous inquiète et nous serons vigilants (tout comme vous nous n’en doutons pas) sur les risques de déséquilibre entre les territoires.

En matière de santé, ce CPER nous annonce un plan Très Haut Débit qui a pour ambition de couvrir tout le territoire de Midi-Pyrénées. Nous soutenons cette démarche de lutte contre l’isolement de nos territoires mais il est indispensable que ce plan utilise prioritairement la technologie filaire avec une modernisation des technologies cuivre, ponctuellement le satellite avec également un essor de la fibre optique. Nous connaissons les risques des ondes à haute fréquence et dans le cas présent le principe de précaution se doit d’être appliqué. Le programme Gers numérique annoncé par Philippe Martin cette semaine est à ce titre exemplaire.

Nous continuerons à nous opposer aux différents projets de retenues d’eau pour lesquels ce CPER laisse la porte ouverte. Ces projets sont fondés sur des modèles d’agriculture productiviste dépassé qui doivent changer. La transition écologique ne passe pas par ce type de projets.

Les dernières annonces du GIEC viennent une nouvelle fois de plus nous rappeler que le réchauffement climatique s’accélère et qu’il est de notre responsabilité d’accompagner le changement indispensable de modèle.

En matière de mobilité et en complément de notre intervention sur le rail voyageur, il nous semble pertinent de soutenir les projets de plateforme fret. L’argument de la compétence ne tient pas selon nous, tant la Région est amenée à intervenir sur des champs qui ne relèvent pas de sa compétence. L’entretien des routes par exemple relève-t-il plus de notre compétence que le fret ? En matière de mobilité, nous continuerons à porter une offre multimodale qui intègre les aires de covoiturage, les réseaux cyclables du quotidien, le fluvial et le soutien au télétravail. Sur le plan du covoiturage, nous ne le voyons pas comme un concurrent au train. Le train ne va pas partout et ne peut desservir tous les territoires, sans parler des horaires qui ne correspondant pas toujours à ceux des gens qui travaillent. Nous préférons donc 4 personnes dans une seule voiture, qu’une personne dans 4 voitures différentes.

Sur le plan énergétique, nous devons être attentifs sur les soutiens que notre collectivité apporterait à la filière hydrogène. Nous ne devons soutenir que l’hydrogène renouvelable. Mais, il faut soutenir cette filière, c’est indispensable dans le mix énergétique. Notre groupe souhaite vous le savez un soutien fort aux énergies renouvelables mais celui-ci doit s’accompagner d’une réduction des consommations en matière de logement, de transport et de production. Le CPER est un outil intéressant en matière d’innovation sur ce champ de la transition énergétique.

Monsieur le Président, mes cher-es collègues, voilà en quelques mots un certain nombre de points (non-exhaustifs) sur lesquels notre groupe continuera de travailler dans les mois qui viennent jusqu’à la présentation en Plénière du CPER. En l’état actuel de ce qui nous est présenté, nous considérons que le document ne répond toujours pas aux enjeux de territoire et aux problématiques de demain. Il ne peut donc être que amélioré tout en restant dans le cadre imposé par l’Etat. C’est l’évaluation de cette progression qui permettra à notre groupe de déterminer son vote final à la prochaine plénière.

Je vous remercie.

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Lien Permanent pour cet article : http://ee-crmip.org/eelv/archives/4322