La situation que connaisse un nombre important de ruchers en Ariège comme dans d’autres départements limitrophes (Pyrénées Orientales, Aude, Haute Garonne, Hautes Pyrénées) est alarmante. Les mortalités d’abeilles et l’affaiblissement des colonies font craindre une crise sanitaire et environnementale de grande ampleur.
Cette situation est préoccupante, tant au niveau de l’économie de la filière apicole, que de la qualité de l’écosystème de l’abeille.
D’une part, les apiculteurs touchés dans la structure même de leur exploitation sont fragilisés par la baisse de leur production future et l’augmentation des charges induites par le renouvellement indispensable de leur cheptel. Cette situation risque d’être une cause d’abandon pur et simple d’activités agricoles, notamment pour des apiculteurs nouvellement installés.
D’autre part, les informations et les expertises collectées par les apiculteurs, font état de mortalité ou d’affaiblissement de colonies, dont l’origine ne serait pas liée à des causes propres à l’élevage, mais serait due à des causes exogènes. Les troubles observés sont en effet significatifs d’une dégradation environnementale de type empoisonnement des zones de butinage et d’abreuvement. La proximité entre zone d’élevage et ruchers semble être un point commun à ces atteintes aux populations d’abeilles.
Ces constatations corroborent les observations de nombreux entomologistes sur la dégradation de la qualité de l’environnement des invertébrés en général, due à l’utilisation et la diffusion dans l’environnement de molécules chimiques fortement toxiques pour les animaux à sang froid.
La crise sanitaire des élevages apicoles doit attirer l’attention de la profession agricole, des collectivités et des pouvoirs publics puisque les abeilles sont des populations bio-indicatrices de la qualité de l’environnement. Cette crise économique et sociale pour les actifs apicoles ne doit pas se doubler d’une crise sanitaire et environnementale potentielle.
Il est donc indispensable que des actions rapides et efficaces soient mises en place face à cette situation d’urgence.
François Calvet,
Conseiller régional
Vice-Président de la Commission Agriculture