En annonçant la suspension de la taxe poids lourds sur tout le territoire français, le gouvernement a fait le choix de reporter la modernisation impérative de l’offre de transport et de sacrifier – une nouvelle fois – l’emploi et la protection de l’environnement.
Mesure phare du Grenelle de l’Environnement, l’instauration de l’écotaxe vise à inciter les entreprises à utiliser, pour le transport de marchandises, des modes moins polluants comme le fret ferroviaire ou fluvial, et à favoriser les circuits courts.
Bien que la France se soit engagée à réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, les élu-e-s régionaux EELV ne peuvent que constater un nouveau recul du gouvernement en matière de développement durable et de politiques environnementales.
C’est un nouveau coup d’arrêt porté à la fiscalité écologique. La taxe poids lourds constitue pourtant un bouclier pour l’emploi et pour l’aménagement durable de nos territoires. Elle aspire à la protection de l’environnement et de la santé, permet de développer des alternatives à la route et permet de relocaliser notre économie.
L’Association des Régions de France avait émis le souhait que le produit de la taxe poids lourds (environ 780 millions d’euro chaque année) soit reversé directement aux régions. La suspension de cette taxe constitue donc une nouvelle opportunité perdue aussi bien sur le plan économique qu’écologique pour nos régions.
Le principe même de cette taxe poids lourds ne détruit pas l’économie locale ; elle l’encourage en pénalisant les transports longs. Elle a d’ailleurs été instaurée dans 5 pays européens, avec succès !
Des collectifs se réunissent en France en faveur de l’écotaxe. Au Pays Basque, le mouvement Bizi se mobilise en faveur de cette taxe poids lourds qu’il surnomme « pollutaxe », pour soutenir l’emploi local non délocalisable, pour la relocalisation de la production et de la consommation.
La « pollutaxe » est nécessaire pour financer les alternatives au « tout routier » et moderniser l’offre de transport. Ce manque de courage politique ne présage rien de bon pour la conférence sur le Climat, à Paris, en 2015.