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Langues régionales : le renoncement, c’est maintenant ?

 Nicolas Sarkozy avait refusé de ratifier la charte des langues régionales : «Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales et minoritaires ». A contrario, François Hollande en avait fait un engagement clair de campagne, le numéro 56 : « Je ferai ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ».

Depuis une semaine, nous assistons à un détricotage complet de cette ambition. La ratification de la charte n’est pas dans laréforme constitutionnelle et sur la loi sur l’école, les amendements proposés par les députés de droite comme de gauche sur les langues régionales ont été tous refusés. Le seul amendement restant est caricatural : les langues régionales ne sont utiles que pour mieux enseigner la langue française, mais pour ce faire, il faut demander l’autorisation préalable des parents.

 Les enjeux de la promotion des langues minorisées sont pourtant multiples : promotion de la diversité culturelle, développement du bilinguisme précoce menant au multilinguisme, amélioration du lien intergénérationnel et du vivre ensemble, outil du développement économique et touristique, etc. Ce sont ces politiques qui sont menées par de nombreuses régions d’Europe et que nous portons au sein de la région Midi-Pyrénées, avec la majorité.

En tant qu’élu-es, nous étions engagés ensemble devant les 50 000 manifestants de Toulouse, le 31 mars 2012, à promouvoir la langue et la culture occitane. Nous ne pouvons pas laisser tomber nos engagements et prendre maintenant des dispositions contraires.

Guilhem Latrubesse, Conseiller régional délégué aux afaires occitanes
Guillaume Cros, Président de Groupe,
Gérard Onesta, Vice-président en charge des affaires européennes, des relations internationales, de la coopération décentralisée, et de la réflexion sur l’avenir des régions

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