L’UPA et le PS votent contre notre vœu pour l’extension des plans particuliers d’intervention autour des installations nucléaires
Par nicole rouaire le jeudi 5 juillet 2012, 08:14 - Humeur... - Lien permanent
Déposé une première fois lors de la Session du Conseil Régional du 13 mars 2012, retiré et amendé pour tenir compte des remarques des groupes Front de Gauche et Socialiste - qui pour des raisons « philosophiques » n’appréciaient guère la formulation suivante « la sûreté des installations nucléaires est un oxymore » - redéposé à l’occasion de la Session du 26 juin 2012, comme il était convenu avec les deux partis de la majorité, notre vœu a pourtant été rejeté lors de la Session du 26 juin 2012, non seulement par l’UPA (le faux-nez de la Droite locale), mais aussi par le groupe Socialiste et Républicain.
En France, la gestion de crise autour des installations nucléaires
de base s’organise au travers des plans particuliers d’intervention, qui
prévoient des actions d’urgence de protection des riverains, dans un périmètre
circulaire maximum de 10 kilomètres autour de l’installation accidentée
: l’évacuation des habitants dans un rayon de 2 kilomètres autour de
la centrale, et le confinement dans un rayon de 10 kilomètres.
Loin de demander l’arrêt complet de la production nucléaire en France, notre
vœu se « bornait » donc à demander aux autorités compétentes la
révision à la hausse de ce périmètre, et à prévoir et tester « des
mesures de prévention, d’urgence, et de protection graduelles pour l’ensemble
des communes françaises, en fonction de l’éloignement des centrales ».
Concrètement, il s’agissait donc de revoir à la hausse ce périmètre aberrant de
10km, afin de prévoir et tester plus largement des mesures d’alerte,
d’information, d’évacuation, de confinement, ou encore de distribution et
d’ingestion de pastilles d’iode. En résumé de la prévention et du pragmatisme
donc.
A noter que le groupe écologiste avait mis de « l’eau dans son
vin » dans cette 2ème version du vœu déposé, puisque la première demandait
« l’extension des périmètres PPI à l’ensemble des communes françaises,
afin que des mesures de protection de la population soient mises en place et
testées pour tous ». Du côté du groupe socialiste, on nous avait
alors reproché il y a quelques mois, de vouloir appliquer « un
principe de précaution à l’extrême », d’être « excessifs »,
et de « vouloir protéger tout le monde contre tout ». Des
réprimandes moralisatrices et pas du tout excessives bien
évidemment…
Pourtant comme chacun sait, la pollution radioactive ne se répand pas
seulement dans un joli rond de 10km autour d’une centrale accidentée, mais
s’étale de manière imprévisible suivant l’orientation du vent dans un patatoïde
de XX km ! Et Ste-Sigolène par exemple, dans l’est de la Haute-Loire,
n’est qu’à 46 km à vol de vent de la vallée du Rhône et de sa centrale de
St-Alban des Eaux. Il ne semble donc pas incongru de demander qu’on étudie pour
la population de cette ville des mesures de protection adaptées ?
Alors pourquoi cette volte-face et ce rejet par le PS malgré des
modifications rédactionnelles recherchant le consensus et davantage de nuance
? Tout simplement, parce qu’à l’instar du vœu déposé « en
faveur d’un moratoire sur les expulsions et d’une politique migratoire humaine
et solidaire », cette extension du PPI ne fait pas partie des « 60
engagements » pris par François Hollande devant les Français. Et quand
bien même le groupe socialiste serait officiellement d’accord sur le fonds du
vœu, sur la forme ça n’irait pas. Une seule règle devra donc désormais remplir
notre esprit, même au Conseil Régional, « 60 engagements, pas un de
plus ». A bon entendeur…
Annexes :
- Vœu déposé lors de la Session du 13 mars 2012
- Vœu modifié déposé lors de la Session du 26 juin 2012