rene_souchon.jpg La région Auvergne, qui participe à hauteur de 1,74% au PIB français, a donc fait l'objet de conclusions globalement favorables de la part de l’agence de notation : une perspective stable reflétant « des soldes budgétaires élevés, une stratégie claire de l’exécutif et un niveau limité d’engagements hors bilan ».

Voilà ce que relaie la Montagne dans son édition du 29 août, avec deux points de vigilance malgré tout : la perte du levier fiscal direct via la suppression de la taxe professionnelle, et l’endettement assez important de la Région. Il fallait au moins s’appeler « Standard & Poors » pour dresser un tel constat !!!

Pour justifier l’utilité d’une telle démarche volontaire, que beaucoup croyaient réservée aux super-puissances ou aux grandes entreprises, le président de la Région avance trois arguments :

- la négociation facilitée des emprunts par la Région lorsque la note obtenue est positive, ce qui est le cas ;

- la simplification du recours à l’épargne populaire pour soutenir les TPE et PME dont les fonds propres sont insuffisants pour mener des programmes importants de développement et d’innovation ;

- et enfin une opération de communication auprès du grand public, un « gage de bonne gestion ».

Rappelons malgré tout, qu’à l’instar du PIB, ces notations n’intègrent aucun critère environnemental ou social, qu’elles ne constituent en aucun cas le résultat d’une évaluation des risques dans la globalité, et par conséquent, qu’elles ne reposent QUE sur des analyses financières. Les mauvaises langues diront plutôt de la spéculation financière d’ailleurs.

Rappelons aussi que leur fiabilité est sujette à caution, ce que nous avons appris lors de la faillite d'Enron, superbement notée encore 4 jours avant sa faillite., et que l’indépendance et le rôle de ces agences ne sont pas aussi gracieux que la réception d’une image à l’école à l’issue d’un récit enjoué d’une fable de La Fontaine. La crise des subprimes et la crise Grecque en sont bien entendu les exemples les plus éloquents.

Rappelons enfin que question communication, ce n'est certainement pas un coup gagnant à l'heure où le grand public commence à connaître ces agences auto-proclamées et leurs points faibles.

Notre candidate à la présidence de la République, Eva Joly, préconise la création d'une Agence Européenne Publique de Notation. Il faut en effet imposer un nouveau cours à la finance internationale, et on aurait pu modestement commencer en Région en refusant de se soumettre à cette évaluation.

Ah la la, cette finance qui nous pigeonne comme dirait Stiglitz…

Pour consulter l’article de la Montagne : http://www.lamontagne.fr/editions_locales/clermont_ferrand/standard_poors_un_aaa_pour_l_auvergne_@CARGNjFdJSsBHxMMAxU-.html