Eoliennes : l’Ex se prend pour Don Quichotte
Par nicole rouaire le samedi 27 décembre 2008, 08:10 - Humeur... - Lien permanent
Notre ex-président de la République, ex-président de Région, ex-président du
PNR des Volcans, nouvel Immortel, fustigeait récemment la « coalition
germano-scandinave » d’investisseurs éoliens qui viennent dans nos
campagnes mugir avec leurs machines inutiles. Il continue sa croisade au nom
des paysages.
Dans ce combat de Titans entre Eole et VGE, qui aura le dernier
souffle ?
Que Valéry Giscard d'Estaing parte en croisade, lance au poing, contre
« l'essor irresponsable de l'éolien » et parle d’un
« gaspillage inacceptable de fonds publics » ne manque pas de sel.
Est-il nécessaire de rappeler comment, avec l'aide de son « meilleur
économiste de France » et Premier ministre, il a claqué quelques milliards
de Francs dans les années 70 avec l'affaire des « avions renifleurs ». Il
n'était nullement besoin d'être polytechnicien pour comprendre que l'opération
serait aussi efficace que de rechercher le pétrole à l'aide d'un pendule et
d’un chien truffier ! N’abusons pas non plus de la situation pour lui
reprocher un « léger » dépassement de budget (quelques millions
d’Euros d’argent public) dans la resplendissante réussite de l’opération
Vulcania en Auvergne. On sent que l’homme parle d’expérience…
Mais là où tout prend de l’ampleur, c'est lorsqu'on voit l'attelage
Giscard-Boiteux (sans jeu de mot de ma part) venir au secours des paysages.
Nous leur devons tout de même la magnifique politique du tout-électrique, nos
paysages se sont retrouvés proprement « habillés » de centaines de
milliers de pylônes de toutes tailles et de cordes à linges tout azimuts. Et
pour chaque centrale nucléaire une enquête publique et paysagère à due être
mise en place à grands frais et en toute concertation, il n’est que d’aller au
Bec d'Ambès voir la Dordogne et la Garonne se rejoindre pour voir l’état d’un
des plus beaux paysages du Sud-ouest si joliment décoré par l’usine nucléaire
du Blayais et une raffinerie de pétrole…
En 1974, sans consulter la population française ni même le Parlement, Pierre
Messmer, Premier ministre, et Giscard décident de la construction du parc
nucléaire en France. La technologie "graphite gaz" est abandonnée au profit des
réacteurs à eau pressurisée ; les réacteurs sous licence américaine
Westinghouse sont choisis. Aujourd'hui encore, 54 de nos 58 réacteurs sont
américains. Pour la toute petite histoire, les droits de licence des réacteurs
Westinghouse pour la France sont propriété du groupe Schneider, qui fait à
cette occasion une gigantesque et fructueuse opération financière. Il se trouve
que la Dulcinée du Don Quichotte en question est membre de la famille
Schneider. Mais chut, il y a des choses à ne pas dire trop fort, cela pourrait
couvrir le bruit des éoliennes.
Mieux, en bon amnésique l’Immortel oublie de dire que tous les financements
de la recherche en matière d’énergie ont été dirigés sur le nucléaire et donc
rien pour les autres (éolien, solaire, géothermie…). Aujourd’hui, trente années
plus tard nous sommes dépendant de sociétés danoises, allemandes ou espagnoles
où cette filière représente des milliers d'emplois. A qui la faute sinon à ces
visionnaires, économistes de bazars, qui prédisaient la fin du pétrole dans les
années trois mille et des brouettes, l’énergie gratuite et patati et
patata…
Le pire, c’est que tout cela passe pour de l’expertise de haut-vol, de la
vérité révélée, et que lorsque des experts pareils se mettent à vaticiner ils
trouvent des auditeurs. Il y a des jours comme ça où on en viendrait à
désespérer.
Allez bon vent et « Au revoir » (comme disait l’ex…).