Pour signifier son refus de cet équipement mégalomaniaque et destructeur pour l’environnement et les finances locales, le groupe Vert a systématiquement voté contre tout investissement supplémentaire dans le Giscardoscope. Seule voix critique au sein de l’assemblée, les Verts avaient proposé que les Auvergnats se prononcent par consultation populaire sur l’engagement ou non de la Région, proposition non retenue pour l’instant. Dommage, car pendant ce temps, le gouffre se creuse.

Quelques chiffres s’imposent pour prendre la mesure du phénomène Vulcania. Depuis l’ouverture le 20 février 2002, Vulcania a accueilli au total 2 500 000 visiteurs payants, dont la moitié en 2002 et 2003, mais seulement 218 000 en 2006 et 262 000 en 2007. La fréquentation semble se relever légèrement, elle devrait tourner autour de 300 000 visiteurs cette année.

Du côté des finances, au total, depuis l’origine et en comptant les investissement programmés en 2008, Vulcania aura coûté 148,9 M€ à la région. Pendant ce temps, la rénovation des lycées et voies ferrées peut attendre… Sur l’année 2007, le coût de Vulcania pour les finances régionales aura été de plus de 10 M€ : on peut dire que chaque entrée coûte 53€ au contribuable auvergnat, soit plus de 2 fois le prix du billet d'entrée qui est à 21€. En 2008, il en sera de même : la facture s'élèvera à 11,8M€ dont 7,2M€ d'investissements. Et Vulcania figure au Contrat de Projet 2007-2013 entre l’Etat et la région.


Détenu jusqu’en 2008 à hauteur de 57,5% par le Conseil régional, qui y avait investi 3 M€, le capital de la SEM Volcans (société mixte détentrice de la délégation de service public) a été complètement englouti dans les déficits d’exploitation successifs. Tous les actionnaires ont perdu leur mise de départ : chacun des 4 départements a perdu 76 500€, Clermont Co a perdu 107 100€, les autres actionnaires (Michelin, France Telecom, Volvic, Limagrain et quelques banques) en auront été pour leurs frais également. Le nouveau capital appelé fin 2007 est détenu par la région (2 500 000€), les départements (63 900€), Clermont Co (89 130€) et quelques banques ou entreprises privées.

Les élus (droite et gauche confondus) qui ont voulu investir dans Vulcania mettent en avant les retombées pour l’économie locale et l’image. En 1999 déjà, Vulcania était présenté par Giscard comme un service public local. Et c’est bien pour des motifs d’aménagement du territoire qu’en 2005, la majorité a décidé de continuer d’investir dans l’équipement. Quelles sont donc les retombées de Vulcania sur la région ? Un cabinet d’études a estimé ces retombées à 500 emplois directs ou indirects. La Sem Volcans elle-même embauche 55 salariés en CDI (il y avait 113 CDI avant le plan social de 2005) et un volant de salariés en CDD en haute saison. L’équipement, dit le rapport, a eu un rôle moteur pour la qualité des hébergements touristiques et pour la bonne image de l'Auvergne. L’observatoire du tourisme auvergnat ‘Spot’ a estimé les retombées économiques à environ 40M€ par an. Avec une augmentation des nuitées touristiques de l’ordre de 10 à 20% dans un rayon de 1h de,trajet autour de Vulcania, chaque visiteur rapporte 40€ à l’économie régionale. Soit bien moins que ce que la Région dépense chaque année pour l’attirer en Auvergne.

Le groupe Vert continuera évidemment de voter contre tout nouvel investissement.